
À portée de main, lové dans le creux du bras ou tenu du bout des doigts, le sac se veut l’extension privilégiée du corps. À la taille, sur l’épaule, en bandoulière, dans le dos, les diverses façons de l’arborer sont symptomatiques d’une relation devenue fusionnelle.
Tout un répertoire de formes et de poses s’accorde ainsi aux différents portés du sac, qu’on l’enfile sous le bras, que l’on vacille sous son poids, que l’on courbe l’échine pour le sangler dans son dos, ou que l’on se contorsionne pour en entrevoir le contenu. De cette diversité du porté résulte une attitude corporelle, couplée à une poésie du geste : serrer sa pochette contre sa taille, porter ses hanches en avant ou en contrapposto, poser son sac sur ses genoux, entrouvrir sa besace aux regards inquisiteurs, courir après son It bag volé à l’arraché...