De Montpellier à la jungle colombienne, l’incroyable destin de la seule Française ayant combattu avec les Farc, les Forces armées révolutionnaires de Colombie aujourd’hui désarmées.

Avec une pointe d’accent espagnol, Audrey Millot raconte la genèse de son engagement, déclenché "par l’anticolonialisme" aux prémices de l’adolescence. L’âge des ruptures. Dans son cas, avec l’histoire familiale maternelle pied-noir. Sa contestation juvénile prend vite les contours plus épais d’un militantisme de gauche, et d’une vie en cohérence : études logiques à l’IRTS (Institut régional du travail social) à Montpellier, fréquentations anarchistes, soutien au combat de José Bové et syndicalisme qu’elle exerce, notamment, au centre social protestant de Montpellier entre 1999 et 2000. "Le système capitaliste ne fonctionne pas", se répète-t-elle. Son champ d’action syndicaliste non plus. Il se cogne à une ostracisation professionnelle et au périmètre restreint de l’activisme occidental. Audrey veut "aller dehors". L’Amérique Latine de la fin des années 90 avec le mouvement zapatiste altermondialiste et révolté lui ressemblent. Ces insurgés mènent une lutte âpre, absolue, sans leader, et leur mouvement propose une autre société, pleine d’espérance. "Quand j’arrive, je veux comprendre et je veux aider." Mais elle n’obtient pas de réponse. Cette révolution utopique et poétique ne sera pas la sienne.

Un récit écrit et raconté par Catherine Unac.

Réalisation : Philippe Dalgues