Comment un syndicat peut-il en venir à s'intéresser à 2% de la population ? 

Les surdoués représentent en effet une frange si petite des travailleurs qu'il paraît illusoire (au moins en ces temps de période électorale) de se préoccuper de celles et ceux que la nature auraient bien, trop, bien trop dotés en quotient intellectuel, pour survivre en milieu hostile, à savoir le monde du travail.

C'est mal connaître le SNT qui s'occupe et se préoccupe de tous ceux qui veulent bien s'adresser à lui. Et parmi les HPI (haut-potentiels intellectuels) et les neuroatypiques, il y a de quoi faire. Pourquoi ? parce que dire "vous avez vu l'éléphant au milieu du salon ?" cela provoque de grands émois. Les HPI trouvent cela normal de souligner les failles d'un raisonnement (tel qu'un éléphant qui se trouverait dans le salon), les contradictions d'un projet, dans le but de l'améliorer, et cela faisant, ils ne se rendent pas compte du danger qu'ils représentent alors aux yeux de leurs collègues, de leur hiérarchie. S'en suivent de grandes difficultés : cela commence par des consignes telles que "être plus corporate" ou "améliorer l'esprit d'équipe", puis vient mise à l'écart, la stigmatisation, voire la mise au placard... quand ce n'est pas le licenciement parfois, au prix d'un long et douloureux harcèlement. Mais voilà, forts de leurs valeurs, ils s'adressent à nous. Et... bienvenue ! Ravis que nous sommes de vous accueillir.

Je termine ce podcast par un magnifique poème de Baudelaire : L'albatros. Le poète l'a écrit alors qu'il avait été forcé de partir en mer et ne s'adaptait guère à son nouvel environnement... 

Promis, en 2023, on le fait ce "groupe HPI - neuroatypiques" et on l’appellera "L'éléphant dans le salon".