
Cet épisode creuse la transmission traditionnelle au cœur des voies spirituelles authentiques, en s'appuyant sur l'exemple du taijiquan. L'auteur distingue radicalement la transmission traditionnelle de la simple communication moderne ou de l'information digitale. La transmission véritable procède d'un caractère initiatique qui ouvre une brèche dans la conscience ordinaire, impliquant une donation suivie d'une réappropriation personnelle et d'un acte d'interprétation herméneutique. Face au dés-œuvrement contemporain de l'humanité devenue digestive dans une société de consommation oscillant entre rationalisme et sentimentalisme, l'auteur propose le taijiquan comme voie royale de re-synchronisation. Cette pratique, art de la coïncidence des opposés, permet une ré-insertion dans l'espace et le temps authentiques. La transmission traditionnelle se distingue par sa translucidité plutôt que sa transparence, privilégiant l'autorité sur le pouvoir, et visant l'individuation transpersonnelle plutôt que l'individualisation égotique. Elle confère non des savoirs mais une puissance d'être authentiquement soi, délivré des fantasmes du moi.