Aujourd’hui on va parler de la justice, cette institution centrale de la vie en société.

Elle sanctionne les actes et comportements interdits par la loi, mais pas seulement ! Elle protège les personnes les plus vulnérables et elle est aussi là pour mettre fin à des conflits. On est tous impacté de près ou de loin par la justice. 

Mais plus précisément, la sphère pénale intéresse particulièrement les citoyens car elle n’échappe pas aux dérives de la société de consommation. Nous consommons les reportages et les émissions relatives aux affaires judiciaires comme une série Netflix. Pour preuve, les plateformes de streaming enchainent les documentaires à ce sujet comme la chambre 2806 sur l’affaire DSK, L'Affaire Fourniret, L’Arnaqueur de Tinder ou encore l’affaire du petit Gregory... On pourrait citer à minima une trentaine de série documentaire inspirées de crimes réels. 

Toutefois, notre consommation de la justice pénale fait face à un risque de réel dérive qui tend à transformer la médiatisation de cette justice en une justice pénale « médiatique ».

En effet, des personnes non condamnées pénalement sont mises en avant par les médias qui condamnent sans aucun procès. Certains demandent parfois des procès expéditifs et dans d'autres cas ils font eux-mêmes le procès sur les plateaux des chaînes de télévision.

Toutes ces situations constituent des violations des principes directeurs du procès, notamment la présomption d’innocence, le respect du contradictoire et le secret de l’instruction pénale.

En somme, les médias adoptent une position de défiance envers la justice qui a pour conséquence de conforter et nourrir la méfiance qu’en ont les citoyens. Ce traitement judiciaire médiatique crée une réelle facture avec la démocratie. 

Et c’est de cette médiatisation dont nous allons parler aujourd’hui avec Dominique Simonnot contrôleuse générale des lieux de privation et de liberté.