
Et si on arrêtait de croire que se prétendre “arrivé”, “parfait” est un signe de force ? Dans ce Take, on reçoit Lou Trotignon, militant et créateur de contenu, qui met en scène son parcours de transition et bien plus dans son spectacle Mérou (FONCEZ-Y) — joué tous les lundis et mardis au @theatresaintgeorges jusqu’au 30 décembre et en tournée dans toute la France. Avec Lou, on explore une posture dangereuse : affirmer qu’on est “parfait” et que l’on n’a plus rien à apprendre, c’est déjà se placer dans le camp de l’immobilisme et de l’intransigeance. Être militant, c’est rester à l’écoute, avancer pas à pas, et accepter que la réflexion soit un chemin permanent, pas une fin en soi.
Lou défend l’idée qu’une personne de gauche consciente sait qu’elle ne détient jamais la vérité achevée. Qu’elle est en perpétuel chantier : toujours prête à se remettre en question, à apprendre, à écouter, à se transformer. Parce que sur des sujets qui fâchent, égalité, identité, genre, justice sociale, aucune avancée n’est jamais acquise pour toujours.
Il rappelle que les personnes de droite incarnent souvent le conservatisme : un attachement aux certitudes du passé, un refus ou une peur de changer. Quand on entend “c’était mieux avant” ou “on n’en peut plus de repenser nos acquis”, c’est souvent pour éviter l’inconfort du changement, pour protéger des privilèges établis. Quand on te dit “tu vas trop loin”, “tu es radical”, “arrête de tout remettre en question”, demande-toi : est-ce pour te protéger, ou pour protéger l’ordre et les privilèges existants ?
Le progrès social ne se fait jamais dans le confort. Quand on se dit “je suis parfait, je n’ai plus rien à corriger”, on renonce déjà à l’essence de la pensée de gauche : la vigilance, l’humilité, l’ouverture, et surtout la capacité à continuer d’apprendre et de se transformer.
Et toi, t’en penses quoi ?
Merci à Lou Trotignon pour son regard et sa lucidité,
à @camille_de_cussac pour le micro,
à @madamepervenche pour l’accueil,
et toujours à @subwaytakes pour l’insp