
On aime dire que la bise, c’est “chaleureux”, “spontané”, “mignon”. Un petit geste du quotidien, presque folklorique. Mais si on écoute vraiment les gens, on réalise qu’il y a tout un pan de la population qui vit ce moment comme un micro-stress… un mini saut dans le vide social. Parce que oui : la bise, c’est angoissant.
Et ce n’est pas juste une affaire d’introvertis. Parmi celles qui en parlent le mieux, il y a @poqssi, actrice et créatrice qu’on a aperçue dans plusieurs séries et films, notamment Dear You, dont la saison 2 arrive très bientôt. Avec son humour hyper fin, elle pointe quelque chose qu’on ne voit plus : ces gestes automatiques qu’on répète depuis l’enfance, sans jamais questionner ce qu’ils réveillent chez nous.Ces petites obligations sociales qui semblent anodines… jusqu’à ce qu’on réalise qu’elles nous mettent en tension dès qu’on croise quelqu’un. La bise, par exemple.Un geste censé rassembler, mais qui souvent envahit. Car entrer dans l’espace de l’autre- et laisser l’autre entrer dans le nôtre — ça n’a rien d’innocent. C’est intime. C’est corporel. Et on n’a pas envie de partager cette intimité avec tout le monde. Pas le matin quand on n’est pas réveillé. Pas au bureau. Pas avec l’ami d’ami qu’on ne reverra jamais. Pas avec le voisin qui sent qu’il “faut être poli”. Et pourtant… on le fait. On le fait parce qu’on nous l’a appris. Parce qu’on nous a conditionnés à penser que dire non, c’est être froid, distant, impoli. Mais pourquoi ce serait impoli de protéger son espace ? Pourquoi ce serait bizarre de dire : “Aujourd’hui, j’ai pas envie qu’on me colle la joue contre la mienne” ? Poqssi, elle, revendique autre chose.Elle préfère le câlin, le check, un salut sincère, un sourire franc.
Des façons de dire bonjour qui ne forcent pas le contact, qui respectent les humeurs, les limites, l’énergie du moment. Parce que le rapport au corps, c’est personnel. Parce que la proximité, ça se construit. Parce que le consentement ne concerne pas que la sexualité : il concerne aussi la socialité. Refuser la bise, ce n’est pas rejeter les autres. Ce n’est pas être crispé ou distant.C’est juste choisir comment on se présente au monde.C’est dire : “Je veux bien du lien, mais pas n’importe comment.”C’est redéfinir la politesse, non pas comme un rituel figé, mais comme un geste qui respecte ce que chacun est capable de donner.