
Et si toute cette panique autour de l’intelligence artificielle était, depuis le début, une gigantesque illusion d’optique ? Dans ce Take, la chercheuse et experte des enjeux géopolitiques du numérique @asma.mhalla démonte l’idée d’une apocalypse imminente provoquée par l’IA. Une idée qui revient en boucle, qui s’impose dans le débat public, et qui sert surtout ceux qui ont intérêt à ce que nous la croyions. Parce que, lorsque les récits prennent le pas sur la réalité, ce sont les plus puissants qui en tirent profit.
Asma explique comment ce discours catastrophiste est né, comment il circule, et pourquoi il devient si pratique. L’angoisse, dit-elle, n’est pas un bug du système. Elle est un outil politique. En agitant le spectre d’une IA toute-puissante qui pourrait un jour nous dépasser ou se retourner contre nous, on détourne le regard de la question essentielle : qui la fabrique, qui la contrôle, et qui décide de son usage ?
Dans son livre Cyber Punk, aux @editionsduseuil, Asma s’intéresse à la manière dont nos imaginaires technologiques façonnent notre rapport au futur. Elle rappelle qu’aucun avenir n’est déterminé à l’avance. On ne peut pas prédire ce qui va arriver, ni s’y préparer en se contentant d’avoir peur. Les récits de fin du monde technologique créent une forme d’hypnose collective qui nous paralyse au lieu de nous responsabiliser. Ils nourrissent un climat où la peur devient une distraction utile, un brouillard dans lequel disparaît la vraie bataille, celle du pouvoir.
Aujourd’hui, une poignée d’entreprises concentre une force technique, économique et symbolique sans précédent. Elles définissent les récits dominants, écrivent nos imaginaires, orientent nos inquiétudes et nos espoirs. Dans ce contexte, la technophobie devient presque une stratégie : elle exonère les décideurs de leurs responsabilités, elle neutralise la critique structurante, et elle transforme l’IA en entité abstraite et menaçante pour mieux nous faire oublier que ce sont des humains, très identifiés, qui la pilotent.
Asma invite alors à un geste simple mais radical : reprendre la main. Plutôt que de se perdre dans des fantasmes dystopiques, il est temps d’ouvrir le champ des possibles et d’accepter que le futur n’est ni écrit, ni imposé. Il dépend de choix politiques, sociaux, économiques, et de la manière dont nous décidons collectivement de nous emparer des technologies.
Et si l’enjeu réel n’était pas de savoir si l’IA va nous détruire, mais de comprendre qui décide de ce qu’elle devient ? Et si la question centrale n’était pas la machine, mais l’architecture de pouvoir qu’on construit autour d’elle ?
Café Cash, c’est quoi ?Un podcast court, pop, lucide et engagé, qui donne la parole à celles et ceux qui pensent à voix haute, dans un café, un PMU, un bar ou un bistrot. Pas d’interview classique. Pas de débat de plateau. Juste un micro tendu à des voix singulières qui bousculent les récits dominants et redonnent du sens à ce qu’on croit savoir.
Et toi, t’en penses quoi ?
Merci à @subwaytakes et à Kareem pour l’inspiration et la force.Merci à @camille_de_cussac pour le micro, et à toute l’équipe pour l’accueil et la bienveillance.
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