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Aujourd'hui, nous abordons un cas concret qui illustre les risques inhérents à la dématérialisation de l'argent : l'incapacité de certains parents à récupérer l'argent de poche de leurs enfants suite à la liquidation judiciaire de l'application Kard en septembre dernier.
Kard proposait un service séduisant : une carte bancaire pour adolescents, permettant aux parents de verser l'argent de poche sans utiliser d'espèces, une pratique de plus en plus courante. Pour des parents comme Aurélie, cette solution offrait simplicité et contrôle sur les petites dépenses de leur enfant. Cependant, la faillite de Kard, révélée par sa liquidation par le tribunal de commerce d'Évreux, a plongé de nombreux utilisateurs dans l'incertitude.
L'échec de Kard est d'autant plus retentissant qu'il s'agissait d'une success story. L'entreprise avait séduit plus de 200 000 familles et avait rapidement dépassé le cap du million de transactions fin 2020. Ce succès fulgurant était soutenu par des investissements conséquents, dont une levée de 3 millions d'euros. Malgré cette croissance, la FinTech n'a pas trouvé de modèle économique durable. C'est le redressement judiciaire d'un prestataire informatique essentiel, Bankable, qui a servi de catalyseur à la crise, menant à la liquidation en septembre 2025. Le manque de communication post-faillite a causé de graves problèmes, notamment lorsque des fonds ont été virés après la date officielle de faillite, avec une fenêtre de retrait des fonds souvent manquée par les clients.
Le cœur du problème réside dans le manque de communication et la confusion opérationnelle engendrés par la cessation d'activité. Des parents ont continué de virer de l'argent, ignorant que l'entreprise avait fait faillite, créant un sentiment d'abandon et d'inquiétude, d'autant que le service client est devenu injoignable.
Il est important de souligner que, légalement, l'argent n'a pas disparu. Pour proposer ses services de paiement, Kard s'appuyait sur une société de services, Okali, qui est une filiale du Crédit agricole. Le Crédit agricole a affirmé que tous les fonds sont protégés par Okali. C'est donc Okali qui invite désormais les clients à la contacter par email pour entamer la procédure de récupération des sommes.
Cependant, le fossé entre la garantie théorique des fonds et la réalité de l'attente et des démarches administratives génère de la frustration. Ce cas est "symbolique", car il met en lumière la vulnérabilité des économies des plus jeunes lorsque l'intermédiaire financier fait défaut. La défaillance de Kard n'est donc pas seulement une affaire d'argent bloqué, c'est aussi un problème de confiance ébranlée dans l'écosystème des nouvelles technologies financières.
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Au printemps 2025, les Français ont mis de côté une part de leur revenu jamais atteinte depuis un demi-siècle. Leur taux d’épargne a grimpé à 18,9 % au deuxième trimestre, un niveau comparable aux sommets observés dans les années 1970, hors période exceptionnelle du Covid. Pour la Banque de France, cette prudence renforcée se traduit par un patrimoine financier total de 6.430 milliards d’euros, un volume colossal qui s’invite désormais au cœur des discussions budgétaires.
Selon de nombreux économistes, cette accumulation est largement le reflet d’un climat d’incertitude généralisé. La succession de crises — pandémie, inflation persistante, conflits en Ukraine et au Moyen-Orient, tensions politiques internes — pousse les ménages à renforcer leur matelas de sécurité. Le Cercle de l’épargne souligne que cette anxiété collective alimente directement la hausse du taux d’épargne.
Où va tout cet argent ? L’assurance vie reste le placement préféré, avec plus de 2.000 milliards d’euros d’encours. Vient ensuite l’épargne réglementée : Livret A, LDDS et Livret d’épargne populaire, qui totalisent près de 700 milliards d’euros. À côté de cela, les Français laissent aussi de vastes sommes dormir sur leurs comptes courants : près de 750 milliards d’euros au premier trimestre 2025, argent non rémunéré et donc improductif.
Cette épargne ne reste pas inactive. Les contrats d’assurance vie financent majoritairement les entreprises (63 % des encours) et, dans une moindre mesure, les dettes publiques. De leur côté, les livrets réglementés, dont une grande partie est centralisée à la Caisse des dépôts, servent notamment à financer le logement social et des investissements publics de long terme. Le reste est géré par les banques, qui y voient un levier essentiel pour le financement de l’économie.
Face à cette masse d’argent, le monde politique se divise. Certains imaginent de nouveaux outils dédiés, notamment pour soutenir les dépenses de défense. D’autres optent pour des mesures fiscales. Les députés ont ainsi validé une hausse de CSG ciblée sur les revenus du capital, censée rapporter près de 3 milliards d’euros dès 2026. Ils ont également voté un nouvel « impôt sur la fortune improductive » touchant les patrimoines supérieurs à 2 millions d’euros, incluant les contrats d’assurance vie en fonds euros.
Ces décisions provoquent une levée de boucliers du secteur financier. Les représentants des banques et experts dénoncent un risque de déstabilisation : selon eux, taxer les fonds euros reviendrait à pénaliser un placement qui finance directement entreprises et dettes publiques. Pire encore, cela pourrait pousser les épargnants vers des produits plus risqués, avec à la clé un danger systémique.
L’épargne française, longtemps perçue comme une force, devient ainsi un terrain d’affrontements politiques, économiques et idéologiques.
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L’arrivée de SHEIN au sein du grand magasin BHV Marais à Paris est présentée comme un pari stratégique fort — mais peut-on déjà parler de succès commercial ? Passons en revue les faits, les enjeux et les freins à ce jour.
D’un côté, BHV, propriété du groupe Société des Grands Magasins (SGM), a annoncé que 50 000 clients se seraient rendus dès le premier jour dans l’espace SHEIN inauguré début novembre 2025, un signe encourageant d’afflux de trafic.
L’objectif affiché est clair : revitaliser le magasin en captant une clientèle plus jeune, habituée à l’e-commerce, et faire du BHV un point de rendez-vous branché pour la mode à prix ultra-compétitifs.
Mais l’autre côté de la médaille est beaucoup moins limpide. Dès l’annonce de ce partenariat, plusieurs marques partenaires du BHV ont annoncé leur retrait, dénonçant un choix contraire à leurs valeurs ou à celles de la filière de la mode française.
Plus grave encore, les premiers retours terrain relèvent des déceptions du côté des clients habituels : l’offre de SHEIN dans le magasin serait limitée — pas de mode homme, peu de grandes tailles, des prix moins agressifs que sur le site en ligne.
Ajoutons à cela un contexte réglementaire et médiatique défavorable. En France, SHEIN fait l’objet d’une procédure de suspension, après la découverte de poupées à caractère pédopornographique sur sa plateforme. Le gouvernement menace de bloquer l’accès si ces manquements persistent.Le climat général est donc loin d’être propice à un lancement serein.
Sur le plan commercial, donc : oui, l’installation de SHEIN au BHV a permis d’attirer un flot remarquable de clients et de marquer les esprits. Mais non, on ne peut pas parler d’un succès pleinement validé pour l’instant. Le modèle reste fragile et dépendant de plusieurs leviers : adaptation de l’offre à la clientèle magasin, gestion de l’image (face à l’opposition de l’industrie locale), et conformité réglementaire.
En résumé, pour votre podcast sur l’économie : l’arrivée de SHEIN au BHV est un coup d’éclat stratégique, un « buzz » marketing puissant. Toutefois, elle se heurte à des vents contraires (fuite de marques, critiques d’éthique, offre encore trop segmentée). Le vrai succès commercial — pérenne et rentable — reste à confirmer dans les mois à venir.
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Zhimin Qian, surnommée la « déesse de la richesse », est devenue l’une des fraudeuses les plus recherchées de Chine avant d’être rattrapée par la justice britannique. Son arrestation et sa récente condamnation mettent un terme à une affaire hors norme mêlant escroquerie financière, fuite internationale et opérations de blanchiment utilisant les cryptomonnaies. Voici pourquoi elle vient d’être lourdement condamnée.
Pendant des années, Zhimin Qian a cultivé une image de femme d’affaires flamboyante : soirées luxueuses, voitures de prestige, voyages incessants, bijoux hors de prix. Son opulence n’était pourtant pas le fruit d’un empire économique réel, mais d’une fraude pyramidale d’une ampleur exceptionnelle. Elle avait monté en Chine un système Ponzi sophistiqué, promettant à ses victimes des rendements extraordinaires en échange d’investissements présentés comme sûrs. Comme dans tout schéma Ponzi, les premiers investisseurs étaient payés avec l’argent des suivants, créant une illusion de rentabilité… jusqu’à ce que le système s’effondre.
Lorsque les autorités chinoises ont commencé à enquêter, Qian a pris la fuite. Pendant plusieurs années, elle a disparu des radars, franchissant les frontières avec de faux papiers et transférant son butin vers des circuits difficiles à tracer. Un élément clé de sa cavale : la conversion d’une partie massive des fonds détournés en bitcoins, afin de compliquer le travail des enquêteurs. Cette stratégie lui a permis de dissimuler des millions et de continuer à financer son train de vie malgré la pression judiciaire qui montait.
Sa cavale s’est finalement achevée au Royaume-Uni, où elle a été arrêtée après une opération longue et délicate associant services britanniques et demandes d’entraide internationale. Les enquêteurs ont découvert qu’elle tentait de recycler ses fonds illicites via des sociétés-écrans, des comptes bancaires ouverts sous de multiples identités et des portefeuilles de cryptomonnaies destinés à brouiller l’origine des capitaux.
Le tribunal britannique l’a reconnue coupable de blanchiment d’argent à une échelle considérable. Bien que la fraude Ponzi elle-même ait été commise en Chine, le Royaume-Uni a pu la juger pour les opérations de blanchiment réalisées sur son territoire. Le jugement souligne que Qian a manipulé des victimes, caché systématiquement ses actifs et exploité la technologie des cryptomonnaies pour entraver la justice.
Sa condamnation, particulièrement lourde, marque l’un des dossiers de fraude financière internationale les plus emblématiques de ces dernières années. Elle envoie aussi un message clair : même derrière les pseudonymes glamour et les promesses de richesse, les criminels financiers ne peuvent indéfiniment échapper à la loi.
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Le débat autour du rôle d’Alibaba dans les activités de l’armée chinoise a ressurgi après la publication d’un article du Financial Times. Le quotidien britannique affirmait que le géant du commerce en ligne fournirait un appui technique à certaines opérations menées par Pékin contre des cibles américaines. Pour étayer ces accusations, le journal s’appuyait sur une note interne de la Maison-Blanche, bien que ses auteurs reconnaissent ne pas avoir pu vérifier ces éléments de manière indépendante.
Selon les allégations relayées dans l’article, Alibaba transmettrait au gouvernement et à l’armée des informations sensibles issues de sa plateforme, notamment des adresses IP et des historiques d’achat d’utilisateurs. Une telle coopération, si elle était avérée, représenterait selon Washington une potentielle menace pour la sécurité nationale américaine. Mais tout reste au stade des affirmations non corroborées et ne repose sur aucune preuve publique.
Alibaba a immédiatement contesté ces accusations. Un porte-parole du groupe, interrogé par l’AFP, a qualifié l’ensemble des éléments rapportés de « complètement faux ». L’entreprise estime même que cette affaire serait instrumentalisée dans le cadre d’une campagne de communication hostile, visant à fragiliser le rapprochement commercial engagé récemment entre Donald Trump et Xi Jinping, après plusieurs mois de tensions et de surenchère tarifaire.
La Chine a également réagi. Un représentant de l’ambassade chinoise à Washington a rappelé sur le réseau X que Pékin n’avait jamais exigé, ni n’exigerait, que des entreprises collectent ou transmettent des données à l’étranger en contournant les lois locales. Les autorités chinoises affirment régulièrement qu’elles ne forcent pas les entreprises privées, y compris les géants technologiques, à coopérer illégalement avec l’État.
Ce climat tendu intervient alors que la rivalité technologique entre les États-Unis et la Chine atteint un niveau inédit. Les deux pays se disputent la domination dans des secteurs stratégiques comme les semi-conducteurs, le cloud et surtout l’intelligence artificielle. Le même jour, la start-up américaine Anthropic a indiqué avoir contré une tentative de cyberespionnage conduite en grande partie par une IA, opération attribuée à un groupe baptisé GTG-1002 et supposé lié à l’appareil étatique chinois.
Interrogé sur ces accusations de cyberespionnage et sur le rôle potentiel d’Alibaba, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré ne pas avoir connaissance de ce dossier. Il a rappelé que Pékin se dit engagé dans la lutte contre les activités de piratage informatique.
À ce stade, ni preuve publique ni confirmation officielle ne viennent étayer les affirmations initiales du Financial Times.
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Depuis quelque temps, une vidéo devenue virale affirme qu’une nouvelle taxe frappera tous les paiements par carte bancaire en France à partir du 1er janvier 2026. Diffusée initialement par un compte appelé « Le Rapide », puis relayée sur Facebook, Instagram, YouTube et même dans des groupes de discussion, elle annonce l’instauration d’une « microtaxe transactionnelle » de 0,5 % sur chaque paiement électronique. Selon cette vidéo, aucun paiement n’échapperait à cette prétendue mesure : ni le sans contact, ni les paiements via smartphone, ni les achats en magasin, au restaurant ou en ligne. Plus on paierait par carte, plus on paierait de taxe, affirme la voix off.
En réalité, cette annonce ne repose sur aucun fondement légal. Aucune trace d’une telle mesure n’existe sur les sites officiels comme Légifrance ou l’Assemblée nationale. Aucun amendement du projet de loi de finances pour 2026 ne mentionne l’idée de taxer chaque paiement par carte bancaire. Il s’agit donc d’une rumeur, dénuée de tout texte ou décision politique concrète.
Pour autant, l’idée d’une microtaxe sur les transactions n’est pas entièrement nouvelle. Le ministère de l’Économie rappelle qu’un amendement allant dans ce sens avait été déposé l’an dernier dans le cadre du Projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025. Ce texte, porté par le sénateur Michel Canévet, proposait effectivement de taxer chaque paiement par carte. Mais il avait été rejeté par le Sénat, et aucune mesure de ce type n’a depuis été reprise ou soutenue par le gouvernement. Bercy confirme d’ailleurs qu’aucune décision n’est envisagée aujourd’hui pour créer une telle taxe.
Cette idée de prélèvement sur les paiements électroniques a aussi été évoquée ailleurs, notamment en Suisse, où une initiative similaire avait été proposée en 2020. Toutefois, elle n’a jamais été appliquée non plus.
Reste la question du fameux « 0,5 % » mentionné dans la vidéo. Ce pourcentage ne correspond pas à une taxe gouvernementale, mais aux frais que les commerçants paient déjà lorsqu’un client utilise une carte bancaire. Ces frais, qui peuvent varier entre 0,5 % et 1,5 % selon les cas, comprennent trois éléments : la commission d’interchange, les frais de réseau et la marge prélevée par la banque du commerçant. Ce coût est supporté par les professionnels, non par les particuliers, et il n’existe actuellement aucune mesure visant à y ajouter une taxe supplémentaire.
En résumé, aucune taxe sur les paiements par carte n’entrera en vigueur en France en janvier 2026. La rumeur provient d’une confusion entre un amendement rejeté et les frais habituels payés par les commerçants.
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Les chiffres sont sans appel : à la retraite, les hommes perçoivent en moyenne des pensions 62 % plus élevées que celles des femmes. C’est le constat alarmant d’une étude récente de la Fondation des femmes, qui met en lumière un déséquilibre persistant et profond entre les sexes dans le système de retraite français. Loin de corriger les inégalités économiques vécues tout au long de la vie professionnelle, notre modèle social semble, au contraire, les amplifier.
Ce fossé prend racine bien avant la fin de carrière. Il reflète d’abord les inégalités salariales, mais aussi la réalité des parcours professionnels féminins. Les femmes connaissent plus souvent des interruptions de carrière — congés parentaux, périodes de temps partiel, emplois précaires — qui réduisent mécaniquement le montant de leurs cotisations. Le système, conçu à l’origine dans l’après-guerre selon une vision familiale traditionnelle, favorise les carrières linéaires, continues, et donc plus typiquement masculines.
Résultat : lorsqu’elles arrivent à l’âge de la retraite, les femmes touchent non seulement des pensions bien plus faibles, mais elles doivent souvent travailler plus longtemps pour valider leurs trimestres. En moyenne, elles partent huit mois après les hommes. Et parmi les retraités vivant avec moins de 1 000 euros par mois, 75 % sont des femmes. Autrement dit, la précarité financière chez les seniors a largement un visage féminin.
Certes, certains mécanismes de compensation existent. Les pensions de réversion, versées au conjoint survivant, ou encore les droits familiaux pour les mères de plusieurs enfants, atténuent partiellement ces écarts. Mais ces mesures restent limitées : elles ne tiennent pas compte, par exemple, de la réalité des familles monoparentales, ni du fait que les carrières hachées sont de plus en plus fréquentes.
À cela s’ajoute un autre déséquilibre, moins visible mais tout aussi lourd : celui du “travail invisible”. Même à la retraite, les femmes continuent d’assumer une part disproportionnée des tâches domestiques et du soin aux proches dépendants. Autrement dit, elles quittent le monde professionnel sans cesser de travailler — simplement, leur activité cesse d’être rémunérée.
La Fondation des femmes plaide donc pour des réformes structurelles : valoriser davantage les périodes de congé parental dans le calcul des droits, renforcer les incitations à l’égalité salariale et repenser la place du travail non rémunéré dans les politiques publiques.
En somme, oui : les hommes retraités gagnent nettement plus que les femmes. Et tant que les inégalités de carrière ne seront pas corrigées à la source, la retraite continuera d’en être le miroir grossissant.
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Aux États-Unis, le mot shutdown désigne littéralement « la fermeture » du gouvernement fédéral. Mais derrière ce terme se cache un mécanisme bien particulier du système politique américain, lié à la manière dont le pays vote et dépense son budget.
Chaque année, le Congrès américain – composé de la Chambre des représentants et du Sénat – doit adopter les lois de finances qui fixent les dépenses de l’État fédéral : salaires des fonctionnaires, fonctionnement des agences, programmes sociaux, armée, justice, etc. Si, pour une raison politique, le budget n’est pas voté à temps, alors les administrations concernées ne peuvent plus être financées. Résultat : elles ferment temporairement. C’est ce qu’on appelle le shutdown.
Concrètement, lorsque le Congrès échoue à adopter un nouveau budget avant la date limite, une partie du gouvernement cesse de fonctionner. Les services jugés « non essentiels » ferment : les musées, les parcs nationaux, les bureaux administratifs, certaines recherches scientifiques. Des centaines de milliers de fonctionnaires sont placés en congé forcé, sans salaire. Les autres – policiers, militaires, contrôleurs aériens, hôpitaux publics – continuent de travailler, mais sans être payés immédiatement.
Un shutdown ne concerne pas tout l’État américain, mais uniquement les activités dépendant du budget fédéral. Les services locaux (écoles, pompiers, police municipale) continuent, car ils relèvent des États ou des villes. En revanche, plus le shutdown dure, plus ses conséquences économiques s’accumulent : retards de paiement, chute de confiance, baisse de la consommation, blocage administratif pour des millions de citoyens.
Pourquoi cela arrive-t-il ? Parce que, contrairement à d’autres pays, les États-Unis reposent sur un équilibre strict entre le pouvoir exécutif (le président) et le pouvoir législatif (le Congrès). Quand les deux ne s’entendent pas – par exemple, si la Maison Blanche et la Chambre des représentants appartiennent à des partis opposés – le budget peut devenir un instrument de pression politique. C’est souvent le cas : un camp bloque le financement pour obtenir des concessions sur un autre sujet, comme l’immigration, la dette ou les dépenses militaires.
Depuis les années 1980, les États-Unis ont connu une vingtaine de shutdowns. Certains ont duré quelques heures, d’autres plusieurs semaines, comme celui de 2018-2019, resté le plus long de l’histoire avec 35 jours d’arrêt partiel du gouvernement.
En résumé, le shutdown est une arme politique autant qu’une crise budgétaire : c’est la conséquence directe d’un désaccord entre les pouvoirs américains, qui paralyse temporairement l’administration et rappelle la fragilité du compromis au cœur du système fédéral américain.
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L’Assemblée nationale a franchi une nouvelle étape dans la transparence alimentaire. Le vendredi 7 novembre 2025, les députés ont voté en faveur d’une mesure rendant obligatoire l’affichage du Nutri-Score sur la quasi-totalité des produits alimentaires. L’objectif est simple : permettre aux consommateurs de savoir ce qu’ils mangent, et de comparer plus facilement la qualité nutritionnelle des aliments qu’ils achètent.
Le Nutri-Score, ce logo coloré allant de la lettre A (meilleur équilibre nutritionnel) à E (moins favorable), était jusqu’ici facultatif. Désormais, il devra apparaître sur la majorité des emballages. C’est la députée écologiste Sabrina Sebaihi qui a défendu cette mesure, estimant que “les grandes marques comme Coca-Cola ou Ferrero continuent d’échapper à la règle, alors que leurs produits sont clairement néfastes pour la santé”.
Cependant, le texte ne s’appliquera pas à tous les produits. Un sous-amendement porté par le député Renaissance Jean-François Rousset prévoit d’exclure de cette obligation les aliments bénéficiant d’un signe de qualité officiel, comme les AOP (Appellation d’Origine Protégée), les AOC ou les IGP. Ces produits du terroir, considérés comme emblématiques du patrimoine gastronomique français, ne seront donc pas comparés aux aliments ultra-transformés. “On ne peut pas mettre sur le même plan un fromage fermier et une barre chocolatée industrielle”, a résumé le député.
Cette exception a été largement saluée dans l’hémicycle, où plusieurs élus ont rappelé l’importance de préserver les savoir-faire locaux. Mais la mesure n’a pas fait l’unanimité. La ministre de la Santé, Stéphanie Rist, a mis en garde contre un possible conflit avec le droit européen, qui pourrait sanctionner la France pour avoir rendu le Nutri-Score obligatoire sans accord communautaire.
Certains députés, notamment du camp Les Républicains, ont également souligné la difficulté technique et financière d’une telle mise en œuvre pour les entreprises, évoquant un “casse-tête logistique”.
Cette décision illustre un débat plus large : comment concilier santé publique et défense du patrimoine gastronomique ? Les écologistes et les socialistes voient dans cette réforme un pas en avant vers une alimentation plus transparente. D’autres y voient une contrainte supplémentaire pour les industriels et les artisans.
En rendant le Nutri-Score quasi universel, la France envoie toutefois un message fort : l’information du consommateur devient une priorité nationale, mais pas au prix d’effacer la richesse de ses terroirs.
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Le 7 novembre, l’Assemblée nationale a voté l’instauration d’une taxe sur les boissons énergisantes alcoolisées, un texte inséré dans le cadre du projet de budget de la sécurité sociale. L’objectif : contrer l’essor de produits hybrides mêlant alcool fort, stimulants et sucres aromatisés, jugés particulièrement préoccupants pour les jeunes.
Les députés ont adopté un amendement qui étend le champ d’une taxe déjà envisageable pour les « premix » — ces mélanges alcoolisés sucrés — au cas où ces boissons contiennent également des substances actives à effet stimulant, telles que la caféine, la taurine ou la guaranine. Un décret viendra fixer précisément la liste de ces ingrédients, afin de suivre l’évolution rapide des formules commerciales et éviter que les fabricants ne contournent la taxe.
Pour l’un des rapporteurs du budget, la mesure lutte contre « un vrai fléau pour la jeunesse », selon ses propres mots. L’amendement a été porté par le président de la commission des Affaires sociales et recueilli grâce aux voix des députés de gauche, des Modem, des indépendants proches de l’aile Liot, ainsi que d’une large part de la majorité (Renaissance et Horizons). En revanche, les groupes des Républicains, du Rassemblement national et ses alliés ont exprimé leur refus. Marine Le Pen l’a qualifié de « moralement condamnable » : pour elle, soit ces boissons sont nocives et il faut les interdire, soit elles ne le sont pas et il n’y a aucune raison de les taxer.
De son côté, la ministre de la Santé a observé la mesure avec prudence : bien qu’elle reconnaisse que ces produits visent en priorité les jeunes, elle a rappelé que l’alcool est déjà interdit aux moins de 18 ans et souligné que « la fiscalité comportementale ne fait pas une politique de prévention ». Selon elle, taxer ces boissons n’est pas à proprement parler une mesure de prévention mais un outil fiscal — dont l’efficacité sur la consommation reste incertaine, certaines taxes rapportant bien mais ne réduisant pas nécessairement l’usage.
En résumé : le gouvernement et le Parlement adoptent un nouveau levier fiscal pour ce segment particulier de boissons — mélange alcool + stimulant + sucre — afin de prévenir un usage jugé dangereux chez les jeunes. Mais la tension reste vivace entre l’approche punitive/fiscale et l’approche éducative/contrôle. L’amendement met en place un cadre adaptable — via décret — pour suivre l’innovation des produits, tandis qu’une partie de l’opposition questionne la logique même de « taxer plutôt qu’interdire ». Le débat illustre à nouveau la difficulté à équilibrer « ramener de l’argent » et « protéger la santé publique ».
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En 2025, le rapport entre achat et location bascule à nouveau en faveur des propriétaires. Après plusieurs années où la hausse des taux d’intérêt avait freiné le marché immobilier, la tendance s’inverse. Selon les dernières analyses du courtier Meilleurtaux, un acheteur met désormais un peu plus de 12 ans à rentabiliser son investissement, contre près de 15 ans l’année précédente. Ce raccourcissement de plus de deux ans marque un véritable tournant pour les ménages, porté par la détente des taux, la stabilisation des prix et la progression continue des loyers.
Pendant la période 2022-2023, le coût du crédit avait explosé, rendant l’achat beaucoup moins attractif que la location. Aujourd’hui, la combinaison d’un crédit plus abordable et d’un marché locatif sous tension redonne de l’air aux candidats à la propriété. En d’autres termes, payer des mensualités d’emprunt redevient, dans de nombreuses villes, plus intéressant que verser un loyer à fonds perdu. Cette amélioration traduit un retour à l’équilibre après les excès des dernières années : la rentabilité moyenne d’un achat, tombée à trois ans seulement en 2020, avait ensuite grimpé à plus de quinze ans à cause du durcissement des conditions de financement.
Cependant, la situation n’est pas uniforme sur tout le territoire. Les écarts entre les grandes métropoles se creusent. Dans 24 villes sur 32 étudiées, acheter devient plus rapidement rentable : à Lille et Grenoble, la durée nécessaire pour amortir un achat a chuté d’environ neuf ans ; à Tours, Rouen, Caen et même à Paris, l’avantage s’est amélioré de plus de cinq ans. Cette embellie s’explique par la légère détente du crédit, qui facilite à nouveau l’accès à la propriété.
Mais dans les marchés les plus chers – Paris, Aix-en-Provence, Nice ou Bordeaux – les prix élevés prolongent encore la période d’amortissement, au-delà de 18 ans. Dans ces villes où la mobilité est forte, la location reste une option cohérente, au moins à moyen terme. À l’inverse, dans des zones plus abordables, acheter demeure une stratégie patrimoniale solide, surtout dans une perspective de long terme.
Certaines communes font néanmoins figure d’exception. Au Mans ou à Orléans, la rentabilité de l’achat s’est dégradée, la faute à des loyers encadrés ou à une demande moins dynamique.
Globalement, les Français reviennent vers la propriété. Dans un contexte où les loyers ne cessent d’augmenter, devenir propriétaire apparaît à nouveau comme un moyen de se stabiliser, de se protéger contre l’inflation et de se projeter sereinement dans l’avenir.
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Les ETF, ou “Exchange Traded Funds”, connaissent depuis une vingtaine d’années un succès fulgurant en bourse, au point de bouleverser le paysage de l’investissement mondial. Leur croissance s’explique par une combinaison de simplicité, de coûts réduits et d’efficacité qui séduit aussi bien les petits épargnants que les grands investisseurs institutionnels.
Un ETF est un fonds coté en bourse qui réplique la performance d’un indice, comme le S&P 500, le CAC 40 ou le MSCI World. Au lieu de chercher à battre le marché, comme le fait un gérant actif, il se contente de suivre mécaniquement un panier d’actions représentatif. Ce modèle de gestion dite “passive” est l’un des grands atouts des ETF : il élimine la subjectivité du choix des titres et réduit fortement les frais de gestion. Alors qu’un fonds traditionnel prélève souvent entre 1 % et 2 % de frais annuels, un ETF coûte rarement plus de 0,2 %. Sur le long terme, cette différence de coût devient déterminante pour la performance nette des investisseurs.
Leur deuxième force, c’est la liquidité. Les ETF se négocient en continu, comme une action, tout au long de la journée de bourse. Cela permet d’acheter ou vendre instantanément un portefeuille diversifié, ce qui était autrefois réservé aux professionnels. L’investisseur particulier peut, en un seul ordre, détenir plusieurs centaines de sociétés réparties dans le monde, sans devoir acheter chaque action individuellement.
À cela s’ajoute la transparence : la composition du fonds est publique, l’indice qu’il suit est connu, et sa performance peut être vérifiée en temps réel. Les ETF apportent ainsi une confiance et une clarté rarement atteintes dans la gestion traditionnelle, souvent critiquée pour son opacité.
Enfin, leur souplesse en fait un outil universel : il existe des ETF sur presque tout — actions, obligations, matières premières, thématiques (IA, écologie, défense), ou stratégies géographiques. Cela permet de construire un portefeuille complet et cohérent à moindre coût, avec un niveau de diversification difficilement égalable autrement.
En somme, les ETF incarnent une révolution silencieuse : celle de la démocratisation de l’investissement. En rendant accessible ce que seuls les gérants professionnels pouvaient autrefois faire, ils ont réconcilié beaucoup d’épargnants avec la bourse. Leur succès repose sur une idée simple : plutôt que de parier sur qui battra le marché, mieux vaut s’en faire un allié, et le suivre.
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En 2018, la Belgique a conclu un contrat de près de 5,6 milliards d’euros pour l’achat de 34 chasseurs F-35A, dans l’ambition de donner à sa composante aérienne un bond technologique majeur. Ces appareils de cinquième génération, fabriqués par Lockheed Martin aux États-Unis, symbolisaient un renouveau de l’armée de l’air belge. Le problème ? Un obstacle inattendu et géographique : le pays manque tout simplement d’espace aérien pour les exploiter pleinement.
La Belgique, avec ses 30 843 km² et quelque 300 km d’un bout à l’autre du pays, ne dispose pas d’un volume d’espace aérien vide suffisant pour mener des entraînements à grande échelle avec des F-35. Ces vols impliquent des manœuvres rapides, à haute altitude, des combats simulés air-air, air-sol, autant d’exercices difficiles à caler dans un pays densément peuplé où le trafic civil est déjà important.
Concrètement, cela signifie que, bien que les premiers appareils aient commencé à être livrés, la Belgique a reconnu que son propre espace aérien ne permettrait pas un entraînement complet de ces machines. Le ministre de la Défense, Theo Francken, l’a admis : « Ça ne sera pas suffisant pour accueillir toutes les missions d’entraînement avec le F-35. » Pour remédier à cela, la Belgique entame des discussions avec des alliés comme les Pays-Bas, la Norvège ou l’Italie afin d’utiliser leur espace aérien.
Mais au-delà de la taille du territoire, d’autres facteurs aggravent la situation : l’air belge est très dense en trafic civil (survols internationaux, corridors aériens), ce qui impose des contraintes à l’usage militaire. En outre, la mise à niveau des infrastructures au sol – bases adaptées, simulateurs, zones d’exclusion civile – pour un avion aussi sophistiqué représente un défi budgétaire et logistique.
Toutefois, tout n’est pas bloqué. Les autorités belges soulignent que cela ne compromet pas la valeur de l’équipement. Le F-35 reste “le meilleur avion de sa catégorie”, et la solution passe par une coopération internationale : entraînement à l’étranger et phases de vol limitées en Belgique.
En résumé, la Belgique a acheté la Ferrari des chasseurs, mais sans disposer du circuit adapté. C’est plus coûteux et plus complexe, mais techniquement faisable. Le problème n’est pas tant la possession des avions que la capacité à s’en servir dans des conditions optimales. Un petit pays, un avion grand format, et la nécessité de s’appuyer sur des partenaires pour faire décoller pleinement cet investissement stratégique.
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En fin de semaine dernière, l’Assemblée nationale a validé la création d’un nouvel impôt baptisé “impôt sur la fortune improductive”. Cet impôt remplace l’actuel Impôt sur la fortune immobilière (IFI) et vise à élargir l’assiette des biens taxés. Concrètement, alors que l’IFI ne prenait en compte que les biens immobiliers non affectés à une activité professionnelle, ce nouveau dispositif entend inclure les « actifs improductifs » — tels que bijoux, œuvres d’art, yachts, crypto-monnaies, assurances-vie parfois, et biens immobiliers restés inactifs — dans l’assiette de taxation.
Le raisonnement derrière cette réforme est de taxer davantage les biens qui, d’un point de vue économique ou social, ne génèrent pas d’activité productive, d’emplois ou de revenus. Autrement dit, l’État cherche à repérer et à imposer ce que l’on pourrait appeler « le patrimoine dormant ». D’où le mot « improductive ». Cette approche répond à deux préoccupations : la justice fiscale — faire contribuer davantage ceux qui détiennent des biens mais ne les utilisent pas pour produire — et le besoin de recettes publiques dans un contexte budgétaire tendu.
Mais attention : cette réforme n’est pas simplement additive. Le texte prévoit également un abaissement des taux de prélèvement pour les très hauts patrimoines, de l’ordre d’un tiers environ, ce qui tempère l’effet global pour certains contribuables. Cela crée une tension : d’un côté, l’État élargit l’assiette — de l’autre, il baisse le taux. Résultat : l’effet net sur les recettes reste flou.
Sur le plan politique, le vote a été singulier : une coalition inédite de députés de divers groupes — du Modem, du PS, du RN, des LIOT — a soutenu l’amendement. Certains à gauche estiment que ce nouvel impôt affaiblit l’IFI, voire qu’il ne va pas assez loin, tandis que d’autres applaudissent un retour de la taxation du patrimoine.
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Voici les 3 premiers podcasts du label Audio Sapiens:
1/ Survivre
Apple Podcasts:
https://podcasts.apple.com/us/podcast/survivre-histoires-vraies/id1849332822
Spotify:
https://open.spotify.com/show/6m4YqFSEFm6ZWSkqTiOWQR
2/ A la lueur de l'Histoire
Apple Podcasts:
https://podcasts.apple.com/us/podcast/a-la-lueur-de-lhistoire/id1849342597
Spotify:
https://open.spotify.com/show/7HtLCQUQ0EFFS7Hent5mWd
3/ Entrez dans la légende
Apple Podcasts:
https://open.spotify.com/show/0NCBjxciPo4LCRiHipFpoq
Spotify:
https://open.spotify.com/show/0NCBjxciPo4LCRiHipFpoq
Et enfin, le site web du label ;)
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Se chauffer n’est plus un simple confort. Selon le dernier baromètre du Médiateur national de l’énergie, 36 % des foyers français ont éprouvé des difficultés à régler leurs factures de gaz ou d’électricité au cours des douze derniers mois — un niveau jamais atteint. Ces difficultés concernaient 28 % des ménages l’an dernier et seulement 18 % en 2020.
Autre révélateur : près de trois quarts des ménages (74 %) se sont volontairement restreints sur le chauffage pour des raisons financières — un signal fort de précarité énergétique.
Pourquoi en est-on arrivé là ? Plusieurs raisons se combinent. D’abord, les prix de l’énergie ont grimpé : qu’il s’agisse du gaz, de l’électricité ou du fioul, les coûts de production, de transport, de distribution et les taxes se sont renchéris. Cela pèse directement sur les factures des foyers. Ensuite, certains ménages sont dans des logements mal isolés ou anciens, où il faut davantage d’énergie pour atteindre une température acceptable. Dans ce contexte, le fait de couper ou baisser le chauffage devient une solution douloureuse mais souvent la seule.
Le mécanisme aide/social a aussi montré ses limites : la distribution du Chèque énergie, pourtant destinée aux foyers modestes, a été retardée (par exemple vers novembre au lieu du printemps) ce qui a aggravé la situation pour 61 % des bénéficiaires, selon le médiateur. Parmi eux, 35 % ont connu des difficultés de paiement, et 10 % ont même subi une coupure ou une réduction de leur fourniture.
Au-delà des chiffres, le constat est dur : avoir un logement chauffé à une température convenable est désormais une question non seulement de confort mais de survie sociale et sanitaire. Le médiateur le rappelle : l’électricité « constitue un produit de première nécessité ». Les coupures d’énergie pour impayés sont « d’une grande violence » pour les foyers vulnérables. Il propose donc d’interdire ces coupures et d’instaurer un droit à une alimentation minimale en électricité.
En somme, dans une France où l’énergie devient plus chère, où l’isolation laisse souvent à désirer, où les aides tardent à arriver, se chauffer correctement s’apparente de plus en plus à un privilège. Le luxe ici ne réside pas dans un chauffage au-dessus du standard, mais dans la simple capacité de maintenir une température décente, sans faire subir à son budget une tension extrême. Et dans ce contexte, la question devient : comment garantir à tous l’accès à cette « nécessité », sans que cela devienne un luxe réservé à ceux qui peuvent encore payer sans compter ?
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Uber et Nvidia ont annoncé un partenariat stratégique pour accélérer le développement et le déploiement à grande échelle des véhicules autonomes. L’objectif est ambitieux : à partir de 2027, Uber prévoit de lancer une flotte mondiale de voitures autonomes, avec ou sans chauffeur, soutenue par la technologie de Nvidia et en collaboration avec plusieurs constructeurs automobiles comme Stellantis, Mercedes et Lucid.
Cette alliance marque une nouvelle étape dans la révolution de la mobilité. Uber apporte son immense base de données de trajets et son expérience logistique mondiale : des milliards de kilomètres parcourus, dans toutes les conditions possibles. Nvidia, de son côté, fournit la puissance de calcul et l’intelligence artificielle nécessaires pour faire rouler ces véhicules sans intervention humaine. Sa plateforme Drive AGX Hyperion 10, composée de processeurs, de capteurs et de logiciels de vision, permet à un véhicule de se repérer et de réagir en temps réel à son environnement.
Leur objectif commun est clair : faire passer la voiture autonome du stade expérimental au déploiement industriel. Uber y voit une manière de transformer son modèle économique : moins dépendre des chauffeurs, réduire les coûts de fonctionnement et proposer des trajets moins chers et plus disponibles. Nvidia, de son côté, y trouve un immense marché : chaque voiture autonome est un superordinateur roulant, équipé de puces et de logiciels qu’il conçoit et vend.
Ce partenariat s’inscrit dans une course mondiale. Aux États-Unis, Waymo (filiale d’Alphabet) et Tesla testent déjà leurs services de robotaxis. En Europe et en Chine, les projets se multiplient. Pour Uber, qui collabore déjà avec Waymo sur certaines zones, s’allier à Nvidia, leader mondial des processeurs d’intelligence artificielle, permet d’accélérer le mouvement et de mutualiser les coûts.
Le projet prévoit, d’ici à la fin de la décennie, la mise en service progressive d’une flotte de 100 000 véhicules autonomes. Dans un premier temps, ces voitures circuleront dans des zones délimitées et sous conditions météo favorables, conformément aux régulations locales.
Pour les deux entreprises, cette collaboration symbolise un changement d’échelle : ce qui relevait hier de la science-fiction devient une réalité industrielle. Uber veut devenir la plateforme mondiale de la mobilité autonome ; Nvidia, le cerveau technologique qui la rend possible. Ensemble, ils entendent redéfinir la manière dont nous nous déplaçons, et préparer l’après-chauffeur.
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Amazon a annoncé la suppression d’environ 14 000 emplois, principalement dans ses équipes dites « corporate ». Ces coupes représentent environ 4 % de ses effectifs de bureau, mais elles traduisent surtout un changement profond dans la stratégie du géant américain. Le groupe fondé par Jeff Bezos n’est pas en crise ; il se réorganise pour affronter une nouvelle ère : celle de l’intelligence artificielle et de la rentabilité post-pandémie.
Pendant la crise du Covid-19, Amazon avait embauché massivement pour répondre à l’explosion du commerce en ligne. Mais une fois la croissance revenue à un rythme plus normal, l’entreprise s’est retrouvée avec une structure lourde, coûteuse et parfois redondante. Andy Jassy, le PDG, l’a reconnu : Amazon veut devenir plus agile, avec « moins de couches hiérarchiques » et une organisation plus fluide. En clair, l’entreprise fait le ménage dans ses équipes de management intermédiaire et dans certaines fonctions administratives.
Mais la raison principale de cette vague de licenciements tient à l’essor de l’intelligence artificielle. Amazon investit des milliards dans ce domaine, notamment avec son modèle d’IA maison, ses outils d’automatisation interne et ses services cloud. Certaines tâches de gestion, de planification ou de support peuvent désormais être réalisées plus vite et plus efficacement grâce à des systèmes d’IA générative. Andy Jassy l’a dit sans détour : « Nous aurons besoin de moins de personnes pour certains métiers, et de plus pour d’autres. »
Derrière ce discours, on trouve aussi une logique financière. Les marchés veulent des marges plus élevées. Pour rassurer les investisseurs et absorber le coût colossal des nouveaux data centers et du développement de l’IA, Amazon cherche à réduire ses dépenses. Et le personnel « corporate », moins directement lié aux ventes, est souvent la première variable d’ajustement.
Les équipes les plus touchées sont celles des services administratifs, du marketing et de la publicité, ainsi que certaines divisions du retail et des appareils électroniques. En revanche, les postes d’entrepôt et de livraison ne sont pas concernés à court terme, même si l’automatisation pourrait aussi y modifier le travail demain.
Cette restructuration illustre une tendance de fond dans le secteur technologique : après des années de croissance effrénée, les géants cherchent désormais à devenir plus efficaces, plus légers et plus rentables. L’IA ne détruit pas encore des millions d’emplois, mais elle redessine déjà les contours du travail de bureau. Chez Amazon comme ailleurs, la révolution ne fait que commencer.
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