
Me Marie-Claude Morin se souvient encore de son premier procès pour agression sexuelle. L’accusé a été acquitté, alors qu’elle estime qu’il aurait dû être déclaré coupable. Elle a refait le procès des centaines de fois dans sa tête. À cette époque, elle voulait « gagner » ses procès à tout prix. Elle raconte qu’au début de sa carrière, elle était très combative et s’en tenait au droit. Puis, dans un second temps, après avoir acquis une expertise juridique, elle a commencé à prendre le temps de connaître les gens et passer plus de temps avec les victimes et les témoins. Aujourd’hui, elle mise sur la communication, la collaboration et la paix. « Je veux gagner mes procès, oui, mais plus pour les mêmes raisons », confie-t-elle. Elle souhaite que la victime se sente bien, peu importe l’issue du procès. Elle se confie aussi sur les impacts qu’ont sa profession, et notamment les dossiers de violence sexuelle, sur son quotidien et sa vie personnelle.