L’intelligence artificielle fait désormais partie intégrante de notre quotidien, qu’il s’agisse de nos téléphones ou de son utilisation croissante dans les services publics. Alors que les forces de l’ordre doivent faire face à des attaques numériques toujours plus sophistiquées, tels que les rançongiciels, le harcèlement en ligne ou les phénomènes de sextorsion, l’intelligence artificielle peut-elle jouer un rôle pour protéger nos communautés de ces menaces ? Si l’on entend souvent parler des dangers liés à son utilisation, pourrait-elle aussi devenir un atout dans la lutte contre les crimes en ligne ?    Dans cet épisode, nous discutons avec Francis Fortin et Maya Alieh de comment l’IA peut soutenir les enquêtes en cybercriminalité, tout en mettant en lumière les défis et les enjeux éthiques qu’elle soulève.

Description     Les troubles de personnalité chez les personnes délinquantes suscitent à la fois fascination et inquiétude. Dans les affaires criminelles, on entend régulièrement parler de personnalité antisociale, narcissique, et bien sûr de la fameuse « psychopathie ». Entre psychologie, justice et culture populaire, ces troubles sont largement représentés et ce, souvent de façon caricaturale. Entre l’image véhiculée par les médias et la réalité clinique, il est difficile de faire la part des choses. Ces associations tiennent-elles la route ? Que nous dit la recherche à ce sujet ?  Pour répondre à ces questions, Jean Proulx et Sabrina Kimberley Hallard nous expliqueront en quoi consiste les troubles de la personnalité, leurs liens avec la criminalité, mais aussi les enjeux cliniques liés au traitement et à la réhabilitation des individus qui en souffrent. 

La façon dont la société répond à la criminalité dépend de bien plus que les analyses des experts. Comment les orientations politiques, voire populaires et médiatiques, exercent-elles une influence sur les réponses pénales et correctionnelles ? À quels objectifs répondent réellement ces politiques ? Quels effets cela a-t-il sur la justice, les contrevenants, les victimes et la société ? Dans cet épisode, nous explorerons avec Marion Vacheret et Jean Claude Bernheim comment la construction sociale de certains comportements criminels et l’instrumentalisation du sentiment d’(in)sécurité et de l’émotion suscitée par les crimes façonnent les politiques pénales. 

Le phénomène du crime organisé nourrit l’imaginaire collectif et fascine le public depuis des décennies. La trilogie de films Le Parrain (1972, 1974, 1990) et la série Les Soprano (1999-2007) sont la preuve que cet intérêt transcende les générations et continue, encore aujourd’hui, à intriguer les plus jeunes comme les plus âgés. Mais le portait hollywoodien est-il une description fiable du crime organisé comme nous le retrouvons dans la réalité? Daniel Renaud et Valentin Perada nous aident à mieux comprendre ce phénomène en abordant quelques mythes tenaces qui l’entoure, notamment le profil des membres, la structure et les activités illégales qui s’inscrivent au sein des groupes et des organisations criminelles. 

Selon les données du plus récent dénombrement réalisé en 2022, au moins 10 000 personnes se trouvaient en situation d'itinérance visible au Québec, une hausse de près de 50% par rapport à 2018. Si l'aggravation du phénomène préoccupe, l'ampleur de la judiciarisation de l'itinérance amène aussi son lot d'inquiétudes. Quelles sont donc les solutions pour répondre à cette problématique sociale délicate ?  Nos invitées, Isabel Gervais et Laurence Roy, nous partagent leur expertise sur la question, en abordant entre autres les causes de l’itinérance, les défis rencontrés par les personnes qui la vivent et la proximité entre itinérance et justice.    Invitées : Isabel Gervais, coordonnatrice pour le service de sortie carcérale planifiée aux YMCA du Québec.   Laurence Roy, professeure agrégée à l’École de physiothérapie et d'ergothérapie de l’Université McGill. 

Les jeunes contrevenants sont souvent exposés à l'adversité au cours de leur enfance et de leur adolescence. La prise de conscience de ce phénomène a mené au développement d'un nouveau type d'approche pour intervenir auprès d'eux : l'approche dite sensible aux traumas. Mais en quoi consiste cette nouvelle façon de faire et comment est-elle adaptée pour des jeunes considérés comme délinquants ? Nos invitées Denise Michelle Brend et Claudie Bourget nous font découvrir cette approche, en abordant entre autres ses origines, son utilisation auprès des jeunes contrevenants, ses défis et ses réussites au Québec. Invitées :   Denise Michelle Brend, professeure adjointe à l'École de travail social et de criminologie de l'Université Laval et chercheure régulière au Centre International de Criminologie Comparée (CICC).   Claudie Bourget, agente de déploiement chez Boscoville.

La justice réparatrice est de plus en plus reconnue comme une approche alternative ou complémentaire pour répondre à certains défis persistants du système de justice pénale. Si le Canada est aujourd'hui considéré comme un pionnier dans cette démarche axée sur la reconnaissance et la réparation des torts causés par un crime, elle demeure généralement méconnue du grand public. Quelle forme prend donc la justice réparatrice au pays et comment parvient-elle à ses fins ? Dans cet épisode, Catherine Rossi et Serge Charbonneau nous éclairent sur les fondements de cette forme de justice et les pratiques qui la caractérisent, en examinant notamment ses succès, ses défis et son potentiel à remanier nos conceptions de la justice et de la réhabilitation.   Invité.e.s :   Catherine Rossi, professeure titulaire à l’École de travail social et de criminologie de l'Université Laval et collaboratrice au Centre International de Criminologie Comparée (CICC).   Serge Charbonneau, conseiller stratégique au sein du réseau Équijustice et collaborateur au Centre International de Criminologie Comparée (CICC).

Au Québec, la Commission Charbonneau a marqué la mémoire collective. En mettant en lumière les enjeux de collusion, corruption, criminalité organisée et financement illégal des parties politiques dans l'industrie de la construction, elle a certainement contribué à une prise de conscience sur l'importance du phénomène. Dix ans plus tard, la corruption fait un peu moins la manchette, mais en sommes-nous épargnés pour autant ? Patricia Akiobe et Frédérick Gaudreau viennent nous aider à démystifier la corruption, ses effets et les moyens de lutte contre celle-ci.   Invité.e.s :   Patricia Akiobe, professeure adjointe à l'École de travail social et de criminologie de l'Université Laval et chercheure régulière au Centre International de Criminologie Comparée (CICC).   Frédérick Gaudreau, commissaire à la lutte contre la corruption

Depuis quelques années, les crimes violents commis par armes à feu font désormais la manchette de façon hebdomadaire, voire quotidienne, au Québec. Cette criminalité apparente engendre un certain sentiment d'insécurité dans la métropole et ses environs. Mais est-ce que l'attention médiatique correspond à la réelle envergure du problème ? Doit-on s'inquiéter et surtout, quelles solutions devraient être mises en place ? Yanick Charette et Pierreson Vaval viennent nous aider à démystifier le phénomène de la violence par arme à feu, en se penchant entre autres sur le profil des individus impliqués et les stratégies reconnues efficaces pour lutter contre cette problématique.

En 2022, le Centre antifraude du Canada a reçu plus de 90 000 signalements de personnes victimes de fraude de tout genre, totalisant des pertes financières d'environ 530 millions de dollars. Ces chiffres sont préoccupants, surtout dans un contexte où la sensibilisation au phénomène est pourtant grandissante. Sommes-nous tous en mesure de comprendre comment s'organise la fraude en ligne et comment s'en protéger ? Benoit Dupont et Guy Poulin viennent nous aider à démystifier la cyberfraude, en abordant entre autres certaines techniques utilisées par les fraudeurs et quelques conseils pour s’en protéger.

Les séries télévisées comme Unité 9 et Orange is the new black ont connu une grande popularité il y a quelques années. Elles ont certainement permis de brosser, pour plusieurs, un premier portrait de la criminalité et de l'incarcération au féminin, un phénomène longtemps méconnu. Ces représentations fictives sont-elles néanmoins fidèles de la réalité des femmes qui sont judiciarisées, puis incarcérées ? Amélie Couvrette et Jean-François Guernon viennent nous aider à démystifier les profils, les spécificités et l’expériences des femmes judiciarisées et incarcérées.

La pandémie de COVID-19 a été un contexte propice à la désinformation et à la radicalisation. «Fake news», «complotisme», et «extrémisme violent» se sont souvent retrouvés dans l'actualité. Ces phénomènes ne sont pourtant pas nouveaux. Quel est donc notre rapport à l'information disponible en ligne, et comment certaines personnes en viennent à se radicaliser ? Samuel Tanner et Jeanne Plisson viennent nous aider à démystifier le  phénomène de la radicalisation menant à la violence, en se penchant notamment sur le rôle du numérique et de la désinformation dans le processus d’adhésion à des idées extrêmes. 

Invités :   Marie-Marthe Cousineau, Professeur titulaire à l’École de criminologie de l’Université de Montréal et directrice scientifique du collectif de recherche et d’action pour la sécurité, l’autonomie et la santé de toutes les femmes (SAS-Femmes).   Evelyne Couture, Agente de sensibilisation et formation à la Maison Hélène-Lacroix, ressource d’aide et d’hébergement pour femmes victimes de violence   Mathilde Trou, Coresponsable des dossiers politiques au Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale

Invités :   Andrée-Ann Deschênes, Professeure en management avec spécialisation en sécurité publique à l’Université du Québec à Trois-Rivières et chercheuse régulière au Centre International de Criminologie Comparée.   Julie Nadeau, Travailleuse sociale en pratique privée, spécialisée en intervention de crise et en formation auprès du personnel de 1ère ligne (paramédics, pompiers et policiers)

Invités :   Serge Brochu, Professeur émérite à l’École de Criminologie de l’Université de Montréal et Chercheur régulier au Centre International de Criminologie comparée (CICC).   Simon Déziel-Delisle, Agent de relation humaine au Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Ouest, Criminologue de formation.

Invités :  Nadine Deslauriers-Varin, Professeur à l’École de criminologie et de travail social de l’Université Laval et chercheuse régulière au Centre international de Criminologie Comparée   Michel St-Yves, psychologue judiciaire à la Sureté du Québec, formateur en matière d’entrevues d’enquête en Suisse et chargée de cours à l’École Nationale de Police du Québec et à l’École de criminologie de l’Université de Montréal

Invités :  Isabelle V. Daignault, Psychologue et Professeure à l’École de criminologie de l’Université de Montréal, chercheuse associée à la Chaire de recherche de la Fondation Marie-Vincent sur les agressions sexuelles envers les enfants et chercheuse régulière au CICC. Sébastien Lachambre, Directeur général du Centre d’intervention en abus sexuels pour la famille (CIASF), anciennement intervenant au CAVAC de l’Outaouais où il a participé à l’élaboration du Programme Enfant Témoin actuellement implanté à l’échelle provinciale.   *Prenez note qu’une erreur s’est glissée au niveau des statistiques sur la victimisation sexuelle des jeunes mentionnées en introduction de l’épisode. Ce sont plutôt 10% des garçons et 20% des filles qui rapportent avoir été victimes de violence sexuelle avant l'âge du 18 ans.

Invités :  David Henry, directeur de l’Association des Services de Réhabilitation Sociale du Québec, Julie Delle Donne, directrice de la maison de transition CRC Essor Elsa Euvrard, professeure à l’École de travail social et de criminologie de l’Université Laval, titulaire de la Chaire de recherche en réinsertion sociale des personnes contrevenantes et chercheure régulière au Centre International de Criminologie Comparée  

Invités : François Bérard, Criminologue, Directeur général de la Maison de transition St-Laurent et Chargé de cours à l’École de Criminologie de l’Université de Montréal.   Frédéric Ouellet, Professeur agrégé à l’École de Criminologie de l’Université de Montréal et Chercheur régulier au Centre international de Criminologie comparée (CICC).

Invités : Masarah Paquet-Clouston, Chercheuse en cybersécurité chez GoSecure et Candidate audoctorat en criminologie à l’Université Simon Fraser David Décary-Hétu, Professeur agrégé à l’École de Criminologie de l’Université de Montréal,Directeur du Darknet and Anonymity Research Center (DARC) et Chercheur régulier au Centreinternational de Criminologie comparée (CICC)