L'impasse perdure au Parlement sur le budget, cinq jours après le rejet historique du budget de l'État à l’Assemblée. Le Sénat a rétabli de son côté la réforme des retraites, même si le dernier mot reviendra bien sûr aux députés. Malgré les blocages, le Parti socialiste estime qu'il est « toujours possible d'arracher un vote du budget » avant la fin de l’année, tout en continuant à batailler pour plus de justice fiscale. La députée Estelle Mercier, co-cheffe de file du Parti socialiste sur le budget, défend ainsi l'instauration « d'un emprunt obligatoire pour les plus fortunés », une simple mesure de « justice fiscale ». « Il est normal que ceux qui ont le plus contribuent plus à la solidarité nationale », explique-t-telle.

En cette journée internationale dédiée à l’élimination des violences à l’encontre des femmes, le docteur et militant Gilles Lazimi, co-organisateur et signataire de la tribune ONU Femmes France, enjoint les hommes à « ne pas rester neutres » face à ces violences sexistes et sexuelles : « Quand on est neutres, on est du côté de l’agresseur, dénonce-t-il, et neuf sur dix laissent faire. » Alors qu’en France chaque jour, trois femmes meurent où sont sévèrement blessées sous les coups de leurs conjoints, Gilles Lazimi exhorte le gouvernement à « prendre exemple sur l’Espagne » et à sa pratique « de la tolérance zéro » qui a permis de réduire significativement ces dernières années le nombre de féminicides.

La France toujours dans l’impasse budgétaire. Après le rejet le week-end dernier du budget à la quasi-unanimité à l’Assemblée nationale, le Premier ministre Sébastien Lecornu dénonce les « forces de blocage » et le « cynisme de certains partis » qui adoptent des postures dans la perspective de 2027, mais tout en estimant que le compromis est encore possible. Volonté d’avancer que soutient la députée Horizons Agnès Firmin Le-Bodo, qui renvoie la responsabilité du blocage « aux hausses inacceptables d’impôts votées par le RN et LFI ». Agnès Firmin Le-Bodo n’exclut pas, en cas de blocage persistant, que le budget soit avalisé par une loi spéciale.

Avant la marche blanche demain à Marseille, en hommage à Medhi Kessaci ? Le frère du militant écologiste Amine Kessaci engagé dans la lutte contre la drogue, le gouvernement assure que tout sera mis en œuvre pour éradiquer la dérive mafieuse des narcotrafiquants. Et il y a urgence à frapper vite et fort, insiste le journaliste Jean-Michel Verne, spécialiste du crime organisé, qui estime que désormais « plus personne n’est à l’abri à Marseille », la population, mais également « les politiques et les magistrats » pourraient être visés par les gangs narco-mafieux. « La démocratie est directement menacée », et le gouvernement n’a pas tous les instruments pour lutter contre ces mafias, estime Jean-Michel Verne, notamment cette arme clef de l’arsenal juridique italien qui permet de poursuivre les criminels sur la seule base « de leur appartenance à une organisation mafieuse ». Jean-Michel Verne, auteur de Inside DZ Mafia : au cœur du gang narco-mafieux, aux Éditions Arthaud.

La patronne des écologistes Marine Tondelier participera samedi, aux côtés de nombreuses personnalités politiques, à la marche blanche organisée à Marseille, en hommage à Mehdi Kessaci assassiné le 13 novembre 2025, frère du militant écologiste Amine Kessaci engagé dans la lutte contre le narcotrafic. Une marche dans l’attente d’une réponse politique pour lutter plus efficacement contre la mafia de la drogue. Pour le député Benjamin Lucas, porte-parole du groupe Écologiste et social à l’Assemblée nationale « la réponse purement répressive n’a pas marché », alors que le trafic ne cesse de développer en France, il faut selon lui « trouver de nouvelles solutions », notamment réinitier au plus vite le débat sur « la légalisation du cannabis » pour assécher le trafic.

Le débat de la lutte contre le narcotrafic est lancé en France après l’assassinat à Marseille du frère d’un militant anti-drogue. Le gouvernement dénonce « un crime d’intimidation » et appelle à « l’unité nationale ». « Il faut agir et vite » exhorte Andréa Kotarac, porte-parole du parti d'extrême-droite Rassemblement national, pour qui « à défaut d’une rupture pénale, migratoire », la France va « devenir un narco-État ». Le collaborateur parlementaire de Marine Le Pen soutient la mise en place de l’état d’urgence à Marseille. « Une rupture nécessaire » pour endiguer « la corruption et les violences » des réseaux criminels, selon lui.

Le budget de la Sécurité sociale arrive mercredi 19 novembre en séance publique au Sénat. La majorité de la droite et du centre ont la ferme intention de ratiboiser le texte de l'Assemblée nationale, à commencer par la suspension de la réforme des retraites. Face à ce « grand détricotage annoncé », la gauche entend se battre « sur le volet recettes » du projet de loi, explique le sénateur socialiste Rémi Cardon, en relançant notamment le débat sur la « taxation des grandes fortunes ». « Comment le Sénat peut-il assumer des choix douloureux aux Français sans faire peser une partie de l’effort aux ultra-riches ? », s’interroge ainsi l'élu, qui estime que la droite ne coupera pas « à ce débat politique au Sénat ».

Les négociations menées durant la COP30 arrivent à mi-parcours ce 17 novembre, et pour l'instant, les points qui coincent ont été remis à plus tard. La semaine qui s'ouvre s'annonce donc compliquée. Olga Givernet, députée du parti présidentiel Renaissance, membre de la commission sur le développement durable à l'Assemblée nationale, est l'Invitée politique.

Dix ans après les attaques jihadistes les plus meurtrières qu’ait connu la France, la menace d’un nouvel attentat « reste prégnante et le restera pour des années encore », estime l’ex-député socialiste Sébastien Pietrasanta, qui a été le rapporteur de la Commission d’enquête parlementaire sur les attentats de 2015 à Paris. Malgré « le renforcement des moyens pour lutter contre le terrorisme, notamment en matière de renseignement », analyse Sébastien Pietrasanta, les services restent sur le qui-vive alors que le pays fait désormais face « à une menace endogène » de jeunes radicalisés sur le sol français « notamment, mais pas seulement, par le biais des réseaux sociaux et d’internet ».

À la veille du vote sur « la suspension des retraites » à l’Assemblée nationale, le gouvernement se prépare à lâcher encore du lest à la gauche en incluant, dans cette suspension, les carrières longues. Une demande des socialistes, des communistes et des écologistes qui se félicitent de cette nouvelle concession –  au grand dam de LFI, qui à l’instar du député Thomas Portes fustige « la compromission du PS dans des accords d’appareil avec la Macronie pour échapper à de nouvelles élections ». LFI qui réclame l’abrogation de la réforme, votera  « résolument contre » sa suspension demain à l’Assemblée, assure Thomas Portes qui rejette par ailleurs l’ensemble de ce budget « d’austérité ».

Après trois semaines d'incarcération, Nicolas Sarkozy a été en liberté, lundi 10 novembre, et placé sous contrôle judiciaire à la demande du parquet de Paris. Une décision saluée par le député Fabien Di Filippo (Les Républicains) qui se réjouit que l'ex-président puisse, ainsi, « poursuivre son parcours judiciaire de manière différente », chez lui, dans l'attente de son procès en appel.

Les entreprises françaises affichent leur grande satisfaction, alors que le gouvernement monte au créneau contre le géant chinois Shein : plateforme possiblement suspendue, opération coup de poing sur les colis à Roissy, convocation à l'Assemblée nationale, enquête judiciaire ouverte après le scandale des poupées sexuelles pédopornographiques... Une fermeté saluée par le président de la Fédération française du prêt-à-porter féminin, Yann Rivoallan qui se félicite « que l'État ait réagi à temps et de manière forte », en espérant désormais « que l'Europe aille plus loin » en taxant davantage les colis du géant et ses « produits dangereux pour le consommateur ». Yann Rivoallan se réjouit également que « l'ouverture de Shein au BHV se soit traduite par un véritable flop ».

Avant le coup d'envoi de la COP30, lundi 10 novembre au Brésil, une cinquantaine de chefs d'État se retrouvent ce jeudi 6 novembre à Belém pour tenter de sauver la lutte en faveur du climat, dix ans après les Accords de Paris. L'Europe affiche des ambitions élevées sur le papier, mais en réalité, dénonce Marie Toussaint, « les 27, divisés, ont reporté les moyens de parvenir à une réduction significative de gaz à effets de serre ». « Une désertion, un abandon de la cause climatique » qui est « irresponsable » juge l'eurodéputée écologiste, également juriste en droit international de l'environnement, qui fustige notamment le président français Emmanuel Macron, coupable « d'avoir été le premier à lancer ce bal des irresponsables en Europe ».

L’élection du jeune démocrate, Zohran Mamdani, à la mairie de New-York, est vivement salué à Paris par les Insoumis et les écologistes qui y voient une véritable « source d’inspiration » pour la gauche française, à quelques mois des élections municipales. Un parallèle que rejette de son côté le macroniste Martin Garagnon, conseiller national du parti Renaissance, pour qui « LFI cherche juste à accaparer la dynamique de la victoire de Mamadani » alors même que « l’Amérique de Trump n’a rien à voir avec la situation actuelle en France ». Martin Garagnon qui juge également utile désormais « de décortiquer le programme du financement des promesses électorales de Mamdani » en espérant « qu’elles ne soient pas irréalistes ».

La justice française a ouvert une enquête sur le géant chinois de la vente en ligne Shein pour avoir proposé des poupées sexuelles pédopornographiques. Un scandale dénoncé également par la quasi-totalité de la classe politique. Pour le député socialiste, Arthur Delaporte, « les patrons de Shein doivent rendre des comptes » devant l’Assemblée nationale où ils sont convoqués d'ici à une quinzaine de jours. « Même s’ils ont promis de retirer ces poupées, ils doivent être confrontés à leurs responsabilités pénales », assure le porte-parole du PS qui demande « l’interdiction de Shein en France », et fustige la décision du BHV « de maintenir son partenariat avec Shein ».

En pleine tourmente budgétaire, le Rassemblement national (RN) a voté 34 milliards de hausse d’impôts en moins de 24 heures, la semaine dernière avec, dans le viseur, les multinationales et les grosses fortunes. Des votes passés avec LFI et, mais également avec le MoDem. Le RN entend ainsi montrer qu’il joue parfaitement « le jeu parlementaire » pour « défendre les intérêts des Français », explique le député et porte-parole du RN, Yoann Gillet. Même si l’extrême droite considère que « les chances sont quasi nulles » que le budget (sur son volet recettes) soit adopté ce mardi 4 novembre, et même si la priorité du RN reste avant tout « la dissolution » de l’Assemblée. 

Pour analyser les mutations du monde du travail provoquées par l'IA, comprendre ce qu’elles disent de notre économie et des rapports de force qui s’installent entre humains et machines, Malo Mofakhami, maître de conférences en sciences économiques à l’université Sorbonne-Paris-Nord, chercheur à l’Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux et au Centre d’étude de l’emploi et du travail, est l'invité société de RFI.

Après le vote inédit par l'Assemblée nationale d'une proposition de résolution du Rassemblement national sur la dénonciation de l'accord franco-algérien de 1968, le député Les Républicains de la Manche Philippe Gosselin est l'invité politique de RFI.

Soutien de longue date de Rachida Dati, le député Renaissance Sylvain Maillard a choisi de se mettre en retrait de la présidence du mouvement à Paris, après que celui-ci a officialisé son soutien à Pierre-Yves Bournazel pour les élections municipales de mars prochain. Sylvain Maillard est l’invité politique. 

Cette semaine à l’Assemblée nationale, gouvernement et Parti socialiste ont trouvé un fragile compromis autour de la surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises, mais les désaccords s’accumulent sur la taxation des patrimoines et la suspension de la réforme des retraites. Dans le même temps, le budget de la Sécurité sociale est, lui aussi, au cœur des tensions : certaines mesures clés ont été adoptées en commission, d’autres rejetées, et les équilibres changent d’heure en heure. Entre le PS qui négocie, les Insoumis qui dénoncent un « marché parallèle » et une droite qui promet de rétablir la réforme des retraites au Sénat, la majorité vacille. Entretien avec Aurélie Trouvé, députée LFI de Seine-Saint-Denis.