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La Story Nostalgie
Nostalgie Belgique
1000 episodes
2 weeks ago
Depuis plus de 20 ans, Brice Depasse vous emmène dans les coulisses des légendes du rock, de la pop, et des années 70 et 80 dans. Ce podcast incontournable vous fait voyager à travers les époques, en vous dévoilant les anecdotes les plus croustillantes et les histoires fascinantes des plus grands artistes de notre temps.

Avec "La Story Nostalgie", plongez dans l'univers des icônes comme les Beatles, les Rolling Stones, Johnny Hallyday, Madonna, Queen, ou encore Michael Jackson. Brice Depasse vous raconte les récits inédits derrière les albums mythiques, les concerts légendaires comme Live Aid, et les moments de gloire des groupes qui ont marqué l’histoire de la musique. Découvrez comment Freddie Mercury a captivé le monde entier, comment ABBA a conquis les charts, ou encore les secrets de studio qui ont façonné des tubes intemporels.

Chaque épisode est une plongée passionnante dans le making-of des carrières de ces artistes exceptionnels, avec des histoires qui vous feront revivre les vibrations du rock des seventies, l'effervescence des eighties, et bien plus encore. Brice Depasse vous fait redécouvrir des albums cultes, des sessions d’enregistrement mémorables, et les concerts qui ont marqué toute une génération. Que vous soyez fan des ballades de Jean-Jacques Goldman, des envolées vocales de Céline Dion, ou des shows spectaculaires de Robbie Williams, "La Story Nostalgie" est votre passeport pour un voyage musical inoubliable.

Laissez-vous emporter par les récits fascinants sur des artistes comme Daniel Balavoine, Serge Gainsbourg, France Gall, Michel Sardou, et Blondie, tout en explorant les liens entre musique et cinéma, des bandes originales aux collaborations légendaires. Ce podcast vous fait revivre l’esprit de Woodstock, les folles tournées, et les sessions d'enregistrement qui ont donné naissance à des albums de légende.

Que vous soyez un nostalgique des seventies ou un amoureux des eighties, "La Story Nostalgie" est le rendez-vous incontournable pour tous les passionnés de musique. Branchez vos écouteurs et laissez Brice Depasse vous raconter ses histoires inédites.
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Depuis plus de 20 ans, Brice Depasse vous emmène dans les coulisses des légendes du rock, de la pop, et des années 70 et 80 dans. Ce podcast incontournable vous fait voyager à travers les époques, en vous dévoilant les anecdotes les plus croustillantes et les histoires fascinantes des plus grands artistes de notre temps.

Avec "La Story Nostalgie", plongez dans l'univers des icônes comme les Beatles, les Rolling Stones, Johnny Hallyday, Madonna, Queen, ou encore Michael Jackson. Brice Depasse vous raconte les récits inédits derrière les albums mythiques, les concerts légendaires comme Live Aid, et les moments de gloire des groupes qui ont marqué l’histoire de la musique. Découvrez comment Freddie Mercury a captivé le monde entier, comment ABBA a conquis les charts, ou encore les secrets de studio qui ont façonné des tubes intemporels.

Chaque épisode est une plongée passionnante dans le making-of des carrières de ces artistes exceptionnels, avec des histoires qui vous feront revivre les vibrations du rock des seventies, l'effervescence des eighties, et bien plus encore. Brice Depasse vous fait redécouvrir des albums cultes, des sessions d’enregistrement mémorables, et les concerts qui ont marqué toute une génération. Que vous soyez fan des ballades de Jean-Jacques Goldman, des envolées vocales de Céline Dion, ou des shows spectaculaires de Robbie Williams, "La Story Nostalgie" est votre passeport pour un voyage musical inoubliable.

Laissez-vous emporter par les récits fascinants sur des artistes comme Daniel Balavoine, Serge Gainsbourg, France Gall, Michel Sardou, et Blondie, tout en explorant les liens entre musique et cinéma, des bandes originales aux collaborations légendaires. Ce podcast vous fait revivre l’esprit de Woodstock, les folles tournées, et les sessions d'enregistrement qui ont donné naissance à des albums de légende.

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Episodes (20/1000)
La Story Nostalgie
Robert Doisneau et ses instants volés (Episode 5)
Un homme et son chien. Un gros Briard noir frisé dont les poils hirsutes cachent le regard bravement couché au pied de la chaise de son maître assis à la terrasse d’une buvette parisienne. L’homme porte le costume cravate et chapeau classique comme tout le monde après-guerre mais il se tient légèrement avachi face à son verre de guignolet, la clope au bec et le regard dans le vide. On devine que son esprit est perdu dans une probable inspiration, assemblant des phrases et des rimes puisque l’homme en question se nomme Jacques Prévert, immédiatement reconnaissable, il est le poète le plus connu de sa génération.

Dialoguiste d’une vingtaine de classiques du cinéma des Enfants du Paradis aux Visiteurs du soir, en passant par Quai des brumes et Drôle de drame… (bizarre, bizarre), Prévert a été chanté avec succès par son ami Yves Montand, Les feuilles mortes, et puis par Juliette Gréco, Serge Reggiani, et même Serge Gainsbourg qui lui rend hommage dans un superbe titre … Un Prévert qui à Paris, a longtemps préféré vivre à l’hôtel ou dans des meublés. Et quand il s’installe enfin dans un appartement, c’est derrière le Moulin Rouge, dans une rue en cul-de-sac, avec pour voisin de pallier, Boris Vian …

L’homme qui prend cette photo sous les platanes d’un trottoir parisien, c’est bien évidemment Robert Doisneau. Prévert et lui se sont rencontrés grâce à son frère Pierre qui bosse dans un cabaret. Prévert et Doisneau se sont très vite trouvés. Je devrais dire, reconnus car ils partagent l’amour des petites gens : tu dois mettre dans le rectangle les laissés pour compte envoyés par le hasard pour en faire un bouquet, dit le poète au photographe.

L’exposition de photos montées sur des planches dans ledit cabaret est un succès éclair puisque l’acteur Anthony Quinn, star d’Hollywood, Zorba le Grec et Quasimodo de Notre-Dame de Paris, achète toutes les photos. Il avait raison, Prévert. C’est autrement plus passionnant et enrichissant de cadrer les gens du peuple dans leur quotidien que d’aller photographier les têtes couronnées pour une couverture de magazine ou la nouvelle Renault pour une pub. Alors quand son ami Prévert, dont l’âme poétique accorde une importance particulière au nom des rues, l’appelle pour lui dire : Tu sais qu’il existe une rue des cinq diamants ? Viens, on va la photographier. Il est fréquent pour les Parisiens de croiser Prévert et Doisneau, dans l’improbable rue du Pont-aux-biches, comment auraient-ils pu louper ça, ou en train de flâner rue du Dessous-des-Berges ou encore au Passage de la Main d’Or.

On ne croit donc pas au hasard de cette photo mythique de Prévert à la terrasse de La buvette du pont, sous les platanes, avec des tractions sur la rue en arrière-plan, les deux amis se complétaient à merveille, l’un faisait danser les mots, l’autre donnait une vie rêvée aux images.
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2 weeks ago
6 minutes

La Story Nostalgie
Robert Doisneau et ses instants volés (Episode 4)
Au printemps 1945, il y a du monde au Louvre, aujourd’hui. Les visiteurs ont tous revêtu leur tenue du dimanche pour venir au grand musée. On n’imagine plus ça, aujourd’hui. Ils sont venus voir, entre autres, mais principalement elle, La Joconde, évidemment. Une Joconde placée sur un chevalet, de sorte que le public puisse faire le tour du tableau. On n’imagine plus ça, non plus.

Pourquoi je vous raconte ça ? Et bien parce qu’un jeune photographe de 32 ans s’y trouve pour un reportage et qu’il va prendre une photo comme on le fait encore rarement, sinon jamais. En effet, au lieu de prendre l’image de Mona Lisa, ce qui n’aurait pas manqué d’intéresser les lecteurs de publications, il photographie le public, six personnes en plan rapproché, trois hommes, deux femmes et un enfant dont on devine l’émotion dans le regard ébloui, interpellé, fasciné, pris dans son flash. Sans doute faut-il voir dans ce coup de génie, la trace d’un homme qui connaît aussi bien les gens, le public qu’il capte à toute heure dans les rues, que les peintres. Certains des plus grands plus d'entre eux sont d’ailleurs ses voisins, à Montrouge.

Et oui, bien avant qu’on y entende résonner la voix du jeune Jean-Jacques Goldman, à Montrouge, cette localité collée à Paris, au-delà du périphérique parisien, abrite l’atelier de photographie de Robert Doisneau, originaire d’une commune voisine. Et de l‘atelier du célébrissime Fernand Léger, il passera à celui de Picasso avec des portraits qui ne manquent pas d’humour, l’incroyable Giacometti au milieu de ses statues longilignes, Niki de Saint Phalle, à table entre deux de ses monumentales nanas ou encore le dessinateur Sempé qui projette sur le mur et lui-même une de ses foules innombrables de petits personnages qui tentent de monter dans le même bus.

Ami de Jacques Prévert, Robert Doisneau est un artiste qui aime les artistes. Cela lui permet d’approcher tout le monde, même avant la starification comme la jeune Brigitte Bardot encore mannequin, 16 ans, mais déjà la coqueluche d’un magazine féminin. Resplendissante en tenue de bal, elle contraste avec un Orson Welles gouailleur, un ballon à la main au comptoir d’un bistrot. Le bistrot est un incontournable chez Doisneau, comme pour la majorité des Parisiens de l’époque, la pièce supplémentaire de tous les appartements du quartier, comme il aimait à le dire. Alors, quoi de plus normal de prendre une photo de la jeune et rebelle Isabelle Huppert se faisant servir un canon de rouge au comptoir, sous le regard de tous ces messieurs autour d’elle. Ou la même année 1985, et toujours en noir et blanc, la merveilleuse Sabine Azéma, buvant à la paille à la terrasse de chez Gégène.

D’ailleurs, c’est simple, si vous aviez voulu croiser Robert Doisneau, à l’époque, il suffisait de vous pointer en fin de journée au café Chez Fraysse, rue de Seine, à St Germain. C’est là qu’il retrouvait quelques amis écrivains dont Jacques Prévert mais aussi Robert Giraud, frère d’argot de René Falet et Michel Audiard. Et puis des peintres, un patron de presse, un prof des Beaux-Arts, l’école est juste en face. Et tout ça, discute, boit le coup, Doisneau qui n’a jamais fini sa journée sortira plus d’une fois son appareil pour prendre des clichés d’une époque où on savait encore vivre ensemble. On terminera le parcours avec un splendide cliché de la grande Simone de Beauvoir, seule à table, sur la moleskine d’une banquette du Café de Flore, à l’époque où il était encore exclusivement le rendez-vous d’artistes. On veut cette époque authentique, elle nous appelle, dommage qu’on n’y ait pas plus prêté attention à l’époque, et heureusement qu’il y avait des gens comme Doisneau pour l’immortaliser en soulignant le merveilleux qui planait dans l’air.
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2 weeks ago
7 minutes

La Story Nostalgie
Robert Doisneau et ses instants volés (Episode 3)
On a tous en nous quelque chose de Robert Doisneau. De ce baiser de l’hôtel de ville qu’une copine avait en poster dans sa chambre ou un pote dans son kot, une affiche sur un mur, une couverture de farde de cours. Cette image a fait plus que le tour du monde, c’est un vrai tube, celui qui a fait connaître le nom d’un artiste dont la destinée n’est justement pas d’être connu de tous.

Tout a commencé au printemps 1950 quand le magazine américain Life demande à Doisneau un reportage photo sur l’amour à la parisienne. Car c’est bien connu, les Américains le savent, que les Français ont une façon de vivre qu’ils n’imaginent pas, qu’on ne tolérerait pas aux Etats-Unis. Les hommes et les femmes n’hésitent pas à s’embrasser dans la rue, mieux, ou pire, personne n’y prête attention. Et donc dans ce numéro de Life qui, croyez-moi, va faire grand bruit et circuler partout suscitant fantasmes et envie de voir Paris, bref qui va créer un véritable mythe, on voit donc en grand sur la page de gauche, un homme et une femme s’embrasser sur un escalier, au milieu de la foule.

Ah non, ce n’est pas le fameux baiser de l'hôtel de ville. Lui, il partage la page suivante avec d’autres clichés dont celui des amants qui se bécottent sur un banc public sous le regard d’une vieille dame en noir, bien en évidence. Non, coincé entre deux photos en haut de page, et recadré, ne permettant pas de reconnaître l’hôtel de ville, ce cliché ne ressort pas du lot de toutes ces images réalisées par Doisneau et qui ont fait rêver ou choqué plus d’un Américain.

Et puis on oublie tout ça dans les années 60, 70, jusqu’à ce qu’un éditeur, en 1985, demande à Robert Doisneau, les droits pour en faire un poster. Doisneau signe mais quand même, il doute que ça marche. Des milliers et des milliers de cartes postales, affiches et une foule de produits dérivés plus tard, sa fortune faite et tombée du ciel sans prévenir, Doisneau profite de cette notoriété mondiale inattendue et sur le tard, quand un couple lui intente un procès, lui reprochant d’avoir utilisé leur image. Mais devant le tribunal, c’est un Robert Doisneau bien embêté qui vient leur dire qu’ils se trompent, ce n’est pas eux qu’il a photographié 40 ans plus tôtmais deux comédiens du cours Simon auxquels il avait proposé de poser pour 500 francs de l’époque. Françoise, la modèle, vient d’ailleurs confirmer à la barre, tenant dans les mains un tirage original signé par l’artiste.

Le procès remporté par Doisneau casse un peu le mythe. Mais il est bien la preuve que l’artiste avait raison de recourir à deux modèles pour illustrer le Paris romantique cher aux Américains. Il n’avait pas le droit d’exploiter l’image de deux personnes à leur insu. Et demander le consentement des gens dans la rue aurait autant brisé la spontanéité. Le fait que vous n’ayez probablement pas entendu parler de cette affaire judiciaire illustre parfaitement la totale réussite de cette image, le mouvement, l’attitude des passants impassibles qui, eux, n’étaient pas dans le coup. Dernière preuve, s’il en faut : en novembre 2015, on a vu s’afficher Place de la République en réponse aux attentats qui venaient de blesser Paris, la photo du baiser de l’hôtel de ville avec cette légende : Même pas mal !

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2 weeks ago
6 minutes

La Story Nostalgie
Robert Doisneau et ses instants volés (Episode 2)
On a tous des scènes de notre enfance bien ancrées dans notre mémoire. Ce n’est pas un hasard si ce sont celles que nous avons pris l’habitude d’évoquer quand il s’agit de raconter des souvenirs de cette époque où le monde nous paraissait beaucoup plus grand. Mais à présent, si je vous demande de chercher dans les coins de votre mémoire d’autres scènes que celles-là, des banales de votre quotidien quand vous étiez mômes, comme disaient les Parisiens. Tenez, vous l’entendez sonner, la cloche de la récréation, vous la reconnaissez. Vous vous voyez en train de courir quand la porte s’ouvre et crier en vous élançant dans la cour de l’école. Et tous ces rires, et puis les jeux avec vos camarades. Vous jouiez à quoi d’ailleurs ?

Une chose est sûre : ceux qui ont vécu leur enfance dans les années d’avant et après-guerre, disposent d’images de ces instants incroyables que furent leurs jeux durant l’enfance. Grâce à Robert Doisneau, l’homme du baiser de l’hôtel de ville qui a autant profité de la fabuleuse notoriété acquise par cette photo qu’elle en cache les 450.000 autres. Car ce que Doisneau a photographié le plus, ce sont les enfants qui, à l’époque, jouaient dans les rues et les terrains vagues de la capitale française.

Ainsi en 1944, sa photo d’un groupe d’enfants courant et sautant en criant au pied de la Tour Eiffel est aussi passée à la postérité. Comment ne pas être sensible à cette explosion de jeunesse, cette joie de tout découvrir et expérimenter, de former un chouette groupe, aussi. Doisneau dira que pour être bien lisible, une image doit avoir la forme d’une lettre. La Tour Eiffel est ici un “I”, c’est une évidence, quant à la nuée d’enfants à ses pieds, elle ressemble à une vague déferlante de lettres. Et quand on sait que Doisneau a perdu son job chez Renault car il était toujours en retard et trafiquait l’heure de son arrivée sur ses cartes de présence, s’il est devenu un artiste, c’est probablement parce qu’il était resté l’enfant qu’il cherchait en vain dans le regard des adultes photographiés pour ses magazines.

Des photos, il a commencé à en prendre dès l’adolescence. Il préfère ça de loin à la profession que tentent de lui imposer ses parents. Apprends d’abord un métier, entend-il quand il leur montre fièrement ses premiers clichés. C’est vrai, ils sont tous d’accord dans la famille : les photos de Robert, c’est de la pellicule gâchée. Ça coûte cher, un film !

Je m’en fous, confie Doisneau, à sa plume et son cahier de brouillon, je continuerai quand même. Un jour peut-être quelqu’un y verra autre chose que de la pellicule Kodak gâchée.
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2 weeks ago
6 minutes

La Story Nostalgie
Robert Doisneau et ses instants volés (Episode 1)
Depuis que je raconte des histoires à la radio, j’ai souvent eu l’occasion de me rendre compte que s’il y a des détenteurs d’anecdotes incroyables du show bizness, ce sont les photographes. Ainsi on connaît tous ou presque le formidable Jean-Marié Périer, témoin de l’époque bénie des yéyés et des débuts du rock britannique. Mais il faut bien le reconnaître, peu d’autres noms sont passés à la postérité alors qu’ils ont approché les plus grands dans leur exercice et bien souvent, ont assisté à ce que personne ne voit : la création d’un disque, les coulisses d’un concert, les voyages promos.

Le nom de grands témoins belges comme Guido Marcon, Philippe Carly ou Paul Coerten ne vous dit peut-être rien et pourtant, de Jacques Brel à U2, en passant par Queen, Bob Marley et Claude François, ils les ont tous photographiés et fréquentés de leurs débuts au sommet de leur gloire. Et justement, nous avons cet automne et cet hiver l’occasion d’aller admirer en Belgique, à La Boverie, à Liège, les photos du plus célèbre des témoins de l’ère du noir et blanc : Robert Doisneau.

Vous venez sans doute, à l’évocation de son nom, de vous la projeter dans votre tête, sa légendaire photo du baiser de l’hôtel de ville !

Doisneau, c’est rien moins que le photographe le plus célèbre du XX° siècle. Et donc, le plus connu de tous les temps. Pas seulement parce qu’il a laissé 450.000 clichés, à une époque où, bien évidemment, on ne trimballe pas un appareil en permanence dans sa poche. Mais surtout parce que ces instants captés majoritairement dans les rues de Paris, sont de véritables témoignages historiques d’une vie quotidienne aujourd’hui disparue. On dit de Robert Doisneau qu’il voyait le monde tel qu’il est mais en soulignant le merveilleux, et tout ça avec la magie du noir et blanc.

Et si au départ, ces photos étaient destinées à illustrer l’actualité dans de nombreux et prestigieux magazines français et américains, elles ont, avec la notoriété croissante de Doisneau, fini par constituer une bibliothèque d’images qui montre la vie des gens des années 30 à 80, qu’ils soient riches, célèbres, pauvres, défavorisés. Car c’est ça aussi Doisneau : à la fois le photographe de Vogue et de Life, correspondant permanent pour l’Amérique de la vie parisienne, mais aussi l’homme qui parcourt inlassablement et tranquillement les rues de sa ville pour capter le bon moment quand il se présente. Était-il conscient, à ses débuts, qu’il était occupé à découper le temps en lamelles fines pour les générations à venir ? Probablement pas, du moins à ses débuts. On a du mal à imaginer de nos jours où nous prenons des milliers de photos digitales dont l’espoir de vie est d’ailleurs bien maigre, un Robert Doisneau transformant la salle de bains familiale en chambre noire, en laboratoire de développement, avec les négatifs et les tirages qui pendent, accrochés à une corde. L’oeuvre de l’artiste qu’il était, c’est la vision d’un monde qui n’était pas meilleur qu’aujourd’hui et pourtant, quand on visite son expo ou qu’on feuillette un de ses livres, on n’y voit que des gens aimables, montrant que oui, un monde meilleur existe. La preuve : Doisneau l’a photographié.

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2 weeks ago
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La Story Nostalgie
50 ans de Bohemian Rhapsody (Episode 5)
Cela fait cinquante ans que cette chanson a rejoint le firmament, notre panthéon à tous, ou presque. Et spécialement des Belges auxquels Queen a été particulièrement fidèle. C’est vrai, au moins un concert à Forest National, le plus souvent deux, par tournée, c'est-à-dire, chaque année. Même la dernière et gigantesque tournée des stades en 1986, et ben la Belgique fait exception puisque c’est à nouveau Forest National au programme. Pourtant, on a quand même un problème, nous les Belges. C’est que si le groupe nous a gratifié d’un précoce concert au Théâtre 140, en 1974, on ne l’a pas vu chez nous les deux années suivantes, c’est-à-dire en pleine folie Bohemian Rhapsody. Queen a joué partout, au Japon et aux Etats-Unis, surtout, mais pas en Belgique. On comprend la toute grosse folie au printemps 78 et les soirées consécutives à guichets fermés à Forest ; ils viennent de remettre deux belles couches de hits avec We will rock you et We are the champions. Cela fait alors tout juste deux ans que Freddie Mercury est devenu célibataire en quittant sa femme Mary Austin pour vivre sa sexualité librement mais aussi, et probablement surtout, la vie rêvée de star où tout n’est plus que création, interprétation, divertissement, vie. C’est du moins ce à quoi il aspire.

D’ailleurs les résultats du single Bohemian Rhapsody et l’album A night at the opera ne se sont pas fait attendre : les ventes des deux se comptent par millions et les salles pour accueillir Queen s’élargissent chaque soir. Point culminant, l’organisateur d’événements et fondateur de la maison de disques Virgin, Richard Branson monte pour eux un concert à Hyde Park, le quartier où vit Freddie. Le lieu devenu mythique où il organisait un festival à l'américaine au début de l’été à la fin des années 60. Ce sera toujours l’été mais un 18 septembre, en mémoire de Jimi Hendrix, mort pas loin de là, et ce jour-là, quelques années plus tôt.

Oui, ce 18 septembre 1976, entre 150 et 200.000 fans sont réunis dans l’immense clairière de Hyde Park pour retrouver un Freddie en décolleté vertigineux, et un Brian May avec sa tenue d’Ange blanc. Il y a quelques premières parties qui vont entraîner du retard, Queen va devoir faire l’impasse sur les rappels, la police menaçant de couper l’électricité. Mais l’événement est considérable, il dope les membres du groupe à la testostérone et à la confiance en leur art. Le concert filmé pour être diffusé à la télé, l’année suivante, ne le sera pas mais il constitue un document incroyable à une époque où personne ou presque ne filme les concerts.

C’était il y a un demi-siècle, une nouvelle génération appelée new wave frappe déjà à la porte du succès et du grand public, elle va engouffrer la plupart des stars de la première partie des années 70, leur filant un méchant coup de vieux. Mais pas Queen, non, et malgré le dénigrement incessant de la presse rock alors toute puissante, la pompe à succès ne va faire que s’amplifier avec notamment la sortie du fameux Greatest Hits, la compile la plus vendue de tous les temps. En attendant, Roger Taylor a rencontré ce 18 septembre une certaine Dominique Beyrand, l’assistante de Richard Branson qu’il va lui ravir pour en faire sa femme, la mère de ses deux aînés. Quant à Freddie, il mène désormais une vie de bâton de chaise, à la recherche d’un amour improbable.
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3 weeks ago
8 minutes

La Story Nostalgie
50 ans de Bohemian Rhapsody (Episode 4)
Il paraît que tout le monde se souvient de ce qu’il faisait quand il a entendu pour la première fois Bohemian Rhapsody. Voilà qui est différent du 11 septembre 2001 ou de la mort de Claude François, JFK ou John Lennon. Il n’y a pas de communion médiatique et instantanée ici, et de plus, elle a lieu sur plusieurs générations, son streaming record aujourd’hui en est la preuve, 3 milliards d’écoutes, rien que sur Spotify.

C’est comme si vous aviez vu un paysage, un animal fabuleux, comme vous ne saviez même pas que cela pouvait exister, pas vrai ? Le plus étrange est que, malgré son immense succès, Freddie Mercury s’est toujours refusé à donner une explication à cette œuvre qui apparaît d’emblée aussi belle que complexe. On sent que ça le concerne. Qu’a-t-il voulu raconter ? On dirait au départ, les derniers mots d’un condamné, et puis il y a cette allusion à un opéra qui met en scène des personnages célèbres de son répertoire comme Figaro ou le ballet de Scaramouche mais on sent dans l’adresse la voix du Diable ou du Commandeur qui l’appelle, d’ailleurs il le dit : Belzébuth a mis un démon de côté pour moi.

Certains prétendent que ce n’est pas pour rien qu’à ce moment, le manager John Reid fait irruption dans la vie de Queen, le groupe a en effet engagé l’homme d’affaires d’Elton John alors assis au sommet du monde, pour s’occuper de la promo de ce nouveau disque. John Reid qui est aussi l’amant d’Elton John. Et là, pour la première fois, Freddie se retrouve à vraiment cotoyer le milieu gay londonien dont jusque-là, il s’était tenu éloigné.

Cela fait cinq ans en effet que Freddie vit avec Mary Austin. Ils se sont connus avant Queen, bien avant même qu’il ne prenne le nom de Mercury. C’était Brian May, au départ, qui était amoureux d’elle. Il l’avait remarquée dans un célèbre magasin de fringues de Kensington où elle était vendeuse et l’avait invitée plusieurs fois à venir le voir jouer avec son groupe, Smile. Mais un ou deux verres au pub n’y avait rien fait, Mary ne semblait pas être intéressée. C’est du moins ce qu’il a dit à son pote Freddie Bulsara, le cocoteur de Roger Taylor, le batteur avec qui Brian joue. Sentant Freddie intéressé, lui aussi, Brian avait tenté de le décourager.

Et de fait, Freddie s’était pris un râteau à sa première invitation, Mary avait prétexté devoir aller aux toilettes et ne s’était pas repointée durant la soirée au pub, pensant que Freddie était branché sur la fille avec qui elle était venue au rancard. Freddie était revenu à la charge, durant des semaines, en faisant mine de rien, en clair fou de trac, jusqu’au jour où il était arrivé avec un bouquet de fleurs.

Et depuis, Freddie et Mary, c’était le couple classique qui recevait ses amis dans le petit appart de Kensington que Mary tenait impeccablement malgré leurs maigres revenus et que Freddie décorait de trouvailles chez les antiquaires. Et donc, la fréquentation de tous ces hommes libérés place Freddie dans un drame cornélien, lui qui avait jusque-là réussi à cloisonner les deux mondes entre lesquels il était partagé. Freddie ne supporte pas l’abandon et pourtant, il y fonce tout droit avec ce nouvel album et ça s’entend.

Reste l’humour, celui qui l’accompagne depuis son enfance, A night at the opera n’en est pas exclu, les Beatles ont montré la voie, comme le prouve ce titre, une suite encore plus légère au Killer Queen de l’album précédent. Il est méconnu sauf de ceux qui ont usé le disque mais il mérite le détour, imaginez les stations balnéaires anglaises de la Belle époque, vous y êtes ?

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3 weeks ago
6 minutes

La Story Nostalgie
50 ans de Bohemian Rhapsody (Episode 2)
Au milieu des années 70, des albums qui sortent avec des pochettes extraordinaires, on ne va pas dire que c’est normal, c’est plutôt que c’est obligé. Avec leur trente centimètres de côté, c'est non seulement un appel aux artistes plasticiens à se dépasser pour y réaliser une œuvre digne de ce nom, mais c’est surtout pour ceux qui y mettent des sous, l’obligation d’attirer l’attention pour vendre le disque qui se trouve à l’intérieur. Car les enquêtes ne mentent pas : la pochette peut être responsable jusqu’à 50% du succès d’un album. On est entré chez le disquaire, on l’a vu, on l’a acheté. Alors, cette pochette blanche, avec un blason multicolore qui fait furieusement penser à celui de la couronne britannique, on ne voit que ça. Il faut dire que le nom du groupe, Queen, nous aiguille déjà fortement. C’est d’ailleurs son chanteur, un certain Freddie Mercury, graphiste de formation, qui a dessiné ce qui va devenir le logo du groupe.

Si le quatuor londonien est déjà familier auprès de certains fans de rock chez nous, 400 d’entre eux sont allés les voir au Théâtre 140 à Bruxelles l’année précédente, c’est le succès hors norme que rencontre leur nouveau single en Angleterre depuis un mois qui fait bouger les lignes. Ah oui, un truc de dingue. Personne ne voulait de cette chanson comme single. Déjà six minutes sur un 45 Tours, c’est costaud, mais surtout quelle radio diffuserait une chanson aussi longue ? Aucune ! En plus, avec du chant d’opéra dessus, c’est un sketch. Non, c’est un titre d’album. Alors, Freddie Mercury, l’auteur de la chanson mais aussi son arrangeur et co-producteur, se rend chez une connaissance, Kenny Everett, l’animateur très populaire de Capital Radio, à Londres, avec un pressage test.

Innocemment, il est venu pour lui demander conseil : Dis, tu te rends compte, ils ne veulent pas en faire un single, qu’est-ce que t’en penses, toi ? Freddie le lui laisse en lui faisant promettre de ne pas passer la chanson dans son émission. Promis, hein ? Je vais avoir des ennuis sinon.

Mais bien sûr qu’il va le faire ! Et logiquement, le standard téléphonique de Capital Radio est rapidement saturé : c’est quoi ? ça sort quand ? On veut le réentendre. Il va passer 14 fois le même week-end provoquant une ruée chez les disquaires qui, eux-mêmes, exigent le 45 Tours à la firme de disques. Ils en ont marre de ces mecs qui n’arrêtent de rentrer dans le magasin pour demander ce disque. Le plus fou, c’est que le même cinéma a lieu aux États-Unis via la chaîne de radio RKO, un type diffuse en effet une cassette qu’il a enregistrée alors qu’il était en Angleterre. Rapidement un million de 45 tours se vend de chaque côté de l’Atlantique, on en est à 15 millions de singles aujourd’hui.

Alors un mois plus tard, quand vient la sortie de l’album A night at the opera, on est bien en peine de raconter ce qu’on a entendu à la fin du disque, quand l’hymne du God Save the Queen version rock a fini de retentir dans nos baffles. Une chose est sûre, Bohemian Rhapsody n’est pas la seule perle sur ce disque, on va s’intéresser à tout ce que Queen a fait précédemment. Les albums se vendent par camions, les critiques rock détestent, disant que Mercury y gagnerait s’il ne se prenait pas, par moments, pour Tino Rossi. On sait un demi siècle plus tard que l’artiste était dans le bon : le cœur du public, qu’il a su saisir avec un son et une musique atypiques, la maîtrise d’un art qui ne craint pas d’être populaire.
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3 weeks ago
6 minutes

La Story Nostalgie
50 ans de Bohemian Rhapsody (Episode 3)
Cela fait désormais un demi-siècle que sortait cette chanson, Bohemian Rhapsody, devenue depuis longtemps votre préférée dans les sondages. Ça ne rajeunit pas ceux qui, comme certains d’entre vous et moi, étaient déjà en âge de tomber sous son charme imparable. Et paradoxalement, c’est ce qui nous garde tous jeunes dans notre tête, quelle que soit notre génération.

Alors imaginez toute l’histoire autour de sa naissance. D’une part vous avez les membres du groupe Queen, qui après trois albums à succès ne gagnent que des cacahuètes car ils ont signé le contrat qu’il fallait pas avec un studio, à un moment où personne ne voulait d’eux. Alors ils ont engagé un avocat spécialisé qui casse le contrat, et leur mince tirelire pour les en sortir. D’autre part, vous avez l’énorme succès qui est déjà le leur et qui leur permet de convaincre leur firme de disques de mettre de l’argent sur le tapis pour enregistrer l’album le plus cher de l’époque. Jugez plutôt, Bohemian Rhapsody, c’est plus de 180 pistes d’enregistrement. Ah oui, c’est ça le son si particulier de Queen, ces chœurs qu’ils enregistrent à trois pendant douze heures d’affilée. Et comme il n’y a alors que 24 pistes sur les enregistreurs, ça veut dire qu’on en réunit, par exemple, dix sur une bande qu’on remet ensuite en deux pistes sur une autre. Tant et si bien que les bandes finissent parfois par être transparentes tellement elles sont passées par l'aimant de la tête d’enregistrement, jusqu’à en perdre leur vernis. Alors pour éviter qu’elles ne se rompent, on prend parfois des ciseaux pour découper des bouts de bande et les coller afin de leur éviter un ou plusieurs passages supplémentaires sur la matrice finale.

Enregistrant les titres au gré des tournées, les artistes sortent un album tous les ans au plus tard à l’époque, pas le temps de s’arrêter, Queen a fréquenté sept studios différents pour réunir les titres de ce nouvel album intitulé A night at the opera. Beau titre. Une nuit à l’opéra, ça sonne ! C’est ambitieux ! Et c’est tendance en 1975 en plein triomphe du rock progressif, aussi appelé symphonique. Mais la référence n’est pas là, il s’agit du titre d’un des meilleurs films des Marx Brothers que les membres de Queen ont regardé ensemble à la télé pendant les sessions d’enregistrement. Comédie musicale hollywoodienne, bien que atypique au moment de sa sortie, elle est dépassée en 1975, il faut bien le dire. Mais ses gags explosifs, et la maîtrise artistique totale des trois frères, de la danse au piano en passant par la harpe, ont bien diverti les quatre musiciens britanniques dont l’humour fait bien évidemment partie du Way of life. Et donc, on ne s’étonnera pas d’entendre une harpe sur ce disque, en plus du piano de Freddie sur un titre qui va être particulièrement remarqué, combien d’entre nous l’ont expérimenté pendant les séries de slows dans les boums de la génération des années 70. Il faut dire que les filles que ça a mis du rose dans la chambre des filles, en voilà une déclaration d’amour ! dont on apprendra bien plus tard qu’il s’agissait d’une situation vécue pour Freddie, un amour qui entrera dans la légende des belles histoires.
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La Story Nostalgie
50 ans de Bohemian Rhapsody (Episode 1)
En 1975, on en a écouté des trucs incroyables à la radio et chez le disquaire. C’est vrai, un sur deux parmi nous est allé acheter un album de Pink Floyd, on a entendu tout l’été Le Sud de Nino Ferrer, I’m not in love de 10cc et bien sûr, L’Été indien de Joe Dassin. Et puis, en vrac, on a découvert un chanteur espagnol, improbable … Manuela, un comique français … Le schmilblick, et des Allemands qui jouent sur des machines … Autobahn. Mais voilà qu’à la fin de l’année, alors qu’un soir, on joue aux cartes avec mon frère en écoutant l’unique émission de rock à la radio, on entend ceci … Bohemian Rhapsody.

Alors, faut bien dire une chose, des gars qui mélangent la musique classique et le rock, depuis les Beatles, on connaît, c’est même devenu une mode énorme, on appelle ça le rock progressif : de Yes à Pink Floyd, justement, en passant par Genesis et Deep Purple, cette musique fait un carton. Et c’est une spécialité britannique. Mais là, cette façon que ces gars ont d’y amener l’opéra, non sans humour, et que cela donne un résultat aussi aérien que percutant, non, on n’a jamais entendu un truc pareil. Autant dire qu’on n’a pas trop fait attention à notre jeu jusqu’à la fin de cet improbable Bohemian Rhapsody, joué par un groupe dont on n’a pas encore entendu parler au fond de notre province. On apprendra les jours suivants qu’ils n’en sont pas à leur coup d’essai, c’est leur quatrième album, ils sont déjà des stars au Royaume-Uni et se sont même fendus d’un concert, confidentiel, dans une petite salle bruxelloise l’année précédente. Et oui, les informations ne circulaient pas de la même façon à l'époque, ce qui apportait une part de mystère à la musique. D’ailleurs, le parcours de Queen, en cette fin novembre 1975 où ils sortent un album intitulé A night at the opera, Une nuit à l’opéra, d’après le titre d’un film burlesque des Marx Brothers, leur parcours, donc, a été long et pénible.

Car un an plus tôt, avec ce qui est déjà un deuxième tube dans son pays d’origine, le groupe Queen débarque au Japon où ses membres découvrent qu’ils sont des énormes stars. La preuve : à la différence des autres artistes, ils ne vont pas simplement jouer à Tokyo mais parcourir le pays, en tournée. Dès l’aéroport, ils sont accueillis par des fans qui hurlent leur nom. Freddie Mercury en a le vertige mais en même temps la confirmation qu’ils ne se sont pas trompés de route : Queen est vraiment le meilleur groupe du moment. D’ailleurs le premier concert à Tokyo est interrompu par une horde de jeunes qui arrivent à monter sur scène. Alors, quand en rentrant chez eux, les quatre musiciens en reviennent à leur précarité : impossible de louer un appart décent dans Londres, s’acheter une voiture, même en se mettant à genoux devant leurs producteurs. Ils décident donc de tout foutre en l’air. Ça va se traduire par un album en guise de mue, le papillon va s’envoler avec une chanson dans laquelle, évidemment, personne ne voit venir, ni leurs producteurs, ni leur firme de disques. Queen est le seul à croire en sa destinée et pourtant, cinquante ans plus tard, leur chanson se trouve toujours sur la première marche du podium des titres que vous préférez.

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La Story Nostalgie
Kylie Minogue, La petite princesse de la pop (Episode 5)
1988, Kylie Minogue, à peine 20 ans, est une sensation pop avec un album et des singles qui cartonnent mondialement. C’est arrivé par accident, en pleine seconde saison de la série dans laquelle elle tourne. Mais Kylie aspire déjà à plus qu’à la télé ; elle veut prouver son talent d'actrice au cinéma.

C’est là qu’un producteur lui propose le rôle d’une ado rebelle des années 50, inspirée d’un roman semi-autobiographique. Kylie devient une blonde platine pour le rôle, qui va inspirer le Suicide Blonde d'INXS, elle se prépare intensément. En lisant le roman, tout d’abord, elle répète des accents des années 50, et s'immerge dans l'époque avec des costumes rétro. Il faut dire que la presse australienne met la pression en prédisant un flop, elle doute qu'une "pop star" aussi jeune qu’elle puisse porter un drame sérieux.

Le tournage commence fin 1988 dans le Queensland australien, sous un soleil écrasant. L'ambiance sur le plateau est un mélange d'excitation et de chaos : Kylie, encore inexpérimentée au cinéma, arrive avec une énergie spontanée, mais se sent vulnérable face à une équipe de cent personnes. Ce n’est plus le même genre de tournage que pour les séries. Elle est nerveuse, elle tremble avant chaque prise, notamment celle où elle fuit sa famille en courant dans les rues poussiéreuses, les larmes aux yeux, sous une pluie artificielle pour ajouter du drame. Ou la naissance de son bébé dans une école de redressement. Kylie simule des contractions sous des lumières crues ; elle pleure pour de vrai, épuisée par les prises répétées. Elle fête ses 21 ans sur le plateau, un gâteau et des chants entonnés par toute l’équipe, un moment joyeux au milieu du stress. Il faut dire que les producteurs américains poussent pour plus de romance et moins de "réalisme australien", menant à des réécritures nocturnes et des changements de script. Kylie a les larmes aux yeux, le dernier jour du tournage, elle s’est donnée à fond.

Le film sort en décembre 1989 et rencontre un beau succès commercial en Australie, mais beaucoup plus mitigé en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Les critiques de cinéma ne croient pas en elle, en tout cas pas pour l’instant écrit le Variety, LE magazine cinéma de référence. Les dés sont-ils jetés ? Une carrière commencée prématurément en tant que comédienne à la télé australienne bifurque vers un succès planétaire dans la chanson. Kylie ne sera pas la comédienne qui chante mais la chanteuse qui fait parfois du cinéma. Les grands films seront rares, c’est vrai, mais il y en aura au moins un. La vie des stars n’est pas aussi réussie que ne laisse penser les résultats au box office, l’histoire est connue. Il n’en reste pas moins un parcours hors du commun, une longévité à laquelle seule une poignée de chanteuses a pu prétendre. C’est plus qu’une réussite artistique, ça tient à la personnalité et au travail, comme Kylie en avait usé lors du tournage de ce film aujourd’hui oublié.
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Kylie Minogue, La petite princesse de la pop (Episode 4)
Tous ceux qui se souviennent de l’époque vous le diront, à la fin des années 80, Kylie Minogue était l’incarnation de la fille d’à côté, The girl next door, comme disent les anglo-saxons. En admettant, évidemment, que votre voisine soit une Barbie. L’image renvoyée par les pochettes de disques et les clips vidéos est en effet aussi aseptisée que les partenaires féminines d’Elvis Presley dans ses films des années 60. Sa relation avec Jason Donovan, partenaire de la série qui l’a rendue célèbre et également membre de l’écurie Stock Aitken Waterman n’arrange rien. Alors, y a-t-il un lien entre sa rupture avec lui et le fait que Kylie veuille s’émanciper de ses producteurs ?

Ou est-ce parce que le hasard lui a fait croiser la route, sinueuse s’il en est, de Michael Hutchence, le très charismatique chanteur du groupe INXS ? Un groupe australien. Au succès le plus spectaculaire qu’on ait vu depuis AC/DC. Mais bien plus sulfureux ! Michael est totalement sex and drugs and rock’n’roll, que va faire la jeune et jolie Kylie Minogue avec ce suppôt de Satan? Vous les entendez les voix ?

Au départ, ce sont des rumeurs, des “il paraît”. On les a vus ensemble, à Hong Kong, Paris, Amsterdam. Il y aurait eu des voyages en jet privé, à l’abri des objectifs et regards indiscrets. Il n’en faut pas plus pour que la presse people se branche sur le sujet tant le rapprochement torride de l’eau et du feu est une formule qui fait toujours vendre du papier. Oui, la Suicide blonde, c’est Kylie. Michael l’a écrite en pensant à elle qui, à présent, ne se reconnaît plus et souhaite quitter ses producteurs, changer de musique. Changer d’image, elle s’en charge. Kylie choisit les tenues sexy qui font d’elles une femme fatale dans ce clip qui date des heures folles passées avec un amant qu’elle finit par ne plus cacher au public. On parle de soirées débridées à absorber tout ce qui passe, de virées au bout de la nuit, d’excès, et on compare leur course éperdue à celle de Jim Morrison et sa maîtresse Pamela Courson, à la fin des années 60. Une histoire qui finit mal.

Oui, avouera-t-elle, Michael m’a ouvert de nouveaux horizons. J’avais envie de tout tester et il était le partenaire idéal.

En tout cas, la fin de leur histoire est à l’image de celle trimballée par le personnage puisque Hutchence rompt avec elle par téléphone, en transit entre deux avions, enfin c’est ce qu’on raconte. En tout cas, c’est aussi brutalement qu’il lui avoue avoir rencontré une autre femme, un mannequin danois, et c’est d’une violence rare. Ces deux années auront été comme une chevauchée sauvage dont je suis sortie plus forte, dira-t-elle, Michael a éveillé en moi un appétit insoupçonné. Mais n’empêche, elle est sous le choc, dévastée. Ainsi va la vie.
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Kylie Minogue, La petite princesse de la pop (Episode 3)
Les innombrables succès que Kylie Minogue a alignés grâce à ses producteurs, auteurs compositeurs britanniques Stock Aitken et Waterman ont été à double tranchant. Car autant la formule sur laquelle ces gars travaillaient faisaient mouche, non seulement avec elle, mais avec un tas d’autres artistes comme son petit ami Jason Donovan ou Donna Summer, autant ils lui ont valu d’être cataloguée dans le registre bubble gum. En d’autres mots, des hits jetables. Ça a un goût sucré, c’est sympa mais artificiel.

La première rencontre entre l’interprète et le trio est d’ailleurs totalement révélatrice de la manière dont ces gars travaillaient. Un vrai sketch. Suite au succès de son single en Australie, produit par un assistant du trio, Kylie Minogue profite de quelques jours off du tournage de la série australienne dont elle est devenue l’actrice star pour faire un saut à leur bureau de l’autre côté de la Terre. Elle dispose de peu de temps. Mais quand on leur dit qu’ils ont rendez-vous avec la jeune fille qui est dans la salle d’attente, aucun des trois ne sait. Qui a oublié ce rendez-vous ? Qui est-ce ? Une star de la télé. D’où vient-elle ? D’Australie. Quoi ? On va la recevoir.

Et de fait, elle est belle. La voix, rien de spécial. Mais son tube et sa notoriété là-bas, c’est énorme. On va vous trouver quelque chose à chanter. Rentrez à l’hôtel. Kylie ne le croit pas : faire 17.000 kilomètres pour découvrir des mecs qui l’ont oubliée. Et elle ignore que les trois gus vont plier la chanson en 40 minutes, certains disent même 20. Leur formule est, faut-il le répéter, rodée avec les nombreux interprètes de l’écurie. Mais ils attendent le dernier moment où Kylie se trouve à Londres pour lui faire interpréter le texte en studio, ligne après ligne, sans qu’elle puisse entendre le résultat en entier, avant de remonter dans l’avion. Elle est furieuse.

Le tube gigantesque qui s’ensuit et les autres qui vont enchaîner durant quatre albums vont assimiler Kylie à ses producteurs dont la cote chute au début des années 90. Et elle souffre de l’étiquette que le public mais aussi le métier a collé sur elle. D’autant plus qu’elle partage alors la vie d’une star du rock, Michael Hutchence, chanteur d’INXS, un gras bien destroy, on est très loin de l’univers bubble gum.

Mais il faut du temps et de la patience pour qu’une chenille se transforme en papillon. Ainsi de sa rencontre avec l’artiste post punk Nick Cave dont le groupe The Birthday Party avait agité le monde alternatif australien au début des années 80. Les paroles de sa chanson apparemment légère Better the devil you know l’ont interpellé. Ce n’est pas une sucrerie adolescente, loin de là. Alors, pourquoi ne ferait-elle pas la partenaire idéale d’un duo où chantent l’amant et sa maîtresse qu’il a assassinée. On est très loin de son public, avec une telle démarche artistique, rare et culottée, vous en conviendrez. La chanson est devenue un hit d’autant plus inattendu qu’elle est restée dans les mémoires et les playlists de la génération Nirvana. Kylie Minogue réussit le pari impossible de gommer son image d’éternelle ado, de femme enfant dans laquelle la musique de ses producteurs l’avaient enfermée. Ceux qui l’entendent réciter en public cette année-là, I should be so lucky comme un poème, une autre suggestion de Nick Cave, vous le confirmeront.

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Kylie Minogue, La petite princesse de la pop (Episode 2)
Ils ne sont pas nombreux mais quand on voit comment des carrières ont basculé pour certains artistes, du cinéma à la chanson ou vice versa, on se dit que les gens ont bien tort de coller des étiquettes aux uns et aux autres, et de leur fermer des portes. C’est vrai, ils sont comédiens, alors pourquoi veulent-ils chanter ?

Prenons l’exemple de la jeune Kylie Minogue, à peine 17 ans, dont c’est le premier rôle important dans une série télé. Ça s'appelle les enfants Henderson, avec parmi la bande de copains, le beau Ben Mendelsohn, qui, lui, va faire aussi connaître une longue carrière. Et alors que Kylie vit ce tournage comme le début d’une grande histoire, ça ne se passe pas bien. Oui, elle oublie souvent son texte, trop souvent. Et il arrive plus d’une fois que le réalisateur ou le producteur se fâche, hurle sur elle. Kylie se retrouve en pleurs, désespérée, elle qui s’est battue avec sa mère pour abandonner ses études pour la comédie. Et ce qui doit arriver arrive : Kylie n’est pas retenue pour la seconde saison de la série. Le drame.

La chanson, alors ? Elle envoie une démo au producteur de l’émission Young Talent Time ; elle a pris assez de cours de musique, de chant et de danse. Et puis sa sœur Dannii fait déjà partie de la troupe, elle y chante régulièrement. C’est ainsi que Kylie fait sa première apparition en tant que chanteuse à la télévision australienne en 1985 … mais n’est finalement pas reprise dans la troupe, ça reste sans suite. Heureusement, les castings se succèdent, elle réussit l’audition pour une série qui doit redémarrer la saison suivante. En effet, Neighbours, Les voisins, qui racontent la vie quotidienne des habitants d’une rue imaginaire de Melbourne, n’ont pas connu un grand succès en 1985. La chaîne a jeté l’éponge mais une autre y croit, la reprend et envisage d’étoffer le casting avec de jeunes prometteurs comme Guy Pearce et Kylie Minogue. Elle doit y incarner une étudiante qui quitte l’école pour devenir mécano dans un garage. Et, le croirez-vous, non seulement ce rôle lui convient à merveille, mais sa proximité avec un autre comédien de la distribution, le jeune Jason Donovan, braque les projecteurs de la presse sur elle, y compris en Grande-Bretagne où la série est diffusée. L’épisode de leur mariage, de fiction, réunit 20 millions de téléspectateurs en 1987, les producteurs sont enchantés, la promo tourne toute seule grâce à ces deux jeunes premiers amoureux à l’écran comme à la ville.

Et quand on dit que le showbiz est imprévisible, la semaine suivant ce fameux épisode sort le single d’un cover que Kylie a interprété lors d’un événement qui réunissait tout le casting de la série. Une firme de disques s’est dit que ce serait du tout cuit vu la notoriété de la jeune comédienne, et elle met dans le mille, c’est le plus gros succès jamais enregistré en Australie pour un single. Le succès de ce disque en entraîne un autre, Kylie Minogue ne prolongera pas sa participation à la série Neighbours qui ne s’est arrêtée, le saviez-vous, qu’en 2022, c’est fou. Quant à Kylie, elle a continué à chanter cette chanson par laquelle tout est arrivé, lors de toutes ses tournées.

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Kylie Minogue, La petite princesse de la pop (Episode 1)
On ne présente pas Kylie Minogue. Ça fait longtemps qu’on ne la présente plus. Depuis ses premiers succès dans les années 80 avec sa pop dansante sucrée, puis son tonitruant retour dans les années 2000 en reine du dance floor, sans oublier ses collaborations avec des artistes rock indépendants et, bien sûr, rubrique people oblige, sa vie privée partagée avec quelques stars de la musique et du cinéma. En tout cas, une étonnante longévité, près de 40 années, longévité rimant avec popularité, totalement en porte-à-faux avec les carrières éphémères des interprètes de ce genre de musique populaire. Comment la mini princesse de la pop, surnommée ainsi en raison de son mètre 53, a-t-elle pu accomplir un tel miracle ? Est-ce lié à ce qui la fait courir depuis le début de son adolescence ? Je vous raconte.

Milieu des années 80, nous sommes Down Under, en bas en dessous, comme disent les Australiens. Et s’ils y pensent, car ça ne se voit pas qu’on a la tête en bas quand on y vit, c’est parce que la majorité de ses habitants vient de l’autre côté, des îles britanniques. C’est le cas de Carol Ann Jones, une Galloise qui est arrivée en 1958 avec ses parents, sur le fameux Fairsea, un bateau de guerre américain de la seconde guerre mondiale reconverti en cargo pour migrants. Elle avait ainsi effectué le trajet avec la famille Gibb dont les enfants sont devenus plus tard, les Bee Gees. Alors l’histoire de ce groupe de gamins vedettes de la télé australienne dans les années 60, elle l’a suivie. Et elle sait à quel point ils ont eu du mal dans leur carrière avant de, par chance, tomber sur un producteur anglais qui fasse d’eux des stars. Et même après, ça n’a pas été tout seul. Donc, non, Carol refuse que sa fille quitte l’école pour se donner à fond dans la comédie.

Certes, elle a mis ses deux filles Dannii et Kylie aux cours de piano et de violon, comme beaucoup de Britanniques, et elle a dit oui quand sa sœur Suzette a proposé d’emmener Dannii à un casting pour un petit rôle de gosse dans une série télé locale. Quelle n’avait pas été la surprise au retour quand elle lui avait annoncé que c’était finalement Kylie, qui les avait accompagnées, qui avait été prise. Le monde du showbiz est vraiment étonnant. Ainsi après ce rôle dans les Sullivans, Kylie Minogue, dix ans, avait enchaîné l’année suivante, avec un épisode dans une autre série qui n’est pas passée à la postérité. C’est pas grand chose dans la vie d’une écolière mais suffisant pour donner envie d’autre chose à une adolescente qui ne vit pas très bien ses années de lycée. Kylie se lie peu avec ses camarades de classe et se trouve être une élève très moyenne, c’est-à-dire pas passionnée du tout. Alors, en cette année 1984, quand elle réussit le casting pour un rôle important dans un autre soap familial, Kylie veut mettre ses études de côté pour se concentrer uniquement sur ses rôles. Mais c’est hors de question, répond sa mère, tu n’imagines pas la chance qu’il faut pour réussir dans ce métier. Il faudrait que tu sois la reine des veinardes pour t’en sortir.
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La résurrection de James Bond (Episode 5)
Si Sean Connery a voulu, assez vite, prendre ses distances avec le personnage de James Bond, c’est parce que les producteurs de cinéma ne voulaient pas lui donner de rôles importants dans de grosses productions car ils disaient que les gens ne verraient en lui que l'agent 007. Pourtant quand vous le voyez en vrai, à l’époque, avec ses moustaches et son cheveu rare, il faut beaucoup d’imagination. Ce n’est plus la même personne. Disons plutôt qu’ayant été le premier à l’incarner au cinéma, c’est son nom sur une affiche qui est devenu synonyme de James Bond.

Alors, quand Daniel Craig est pressenti par Barbara Broccoli, la fille du producteur emblématique de la série qui compte déjà vingt films, la question ne se pose plus. Il est déjà le numéro 6, sans compter les anecdotiques. Il va d’ailleurs refuser la fameuse moumoute qu’avait acceptée Sean Connery pour ressembler au héros des romans de Ian Fleming. Au grand dam de certains fans de la série qui ne supportent pas ses cheveux blonds et vont monter un site pour appeler au boycott du film. Charmant !

Mais pour le reste Craig va offrir un réalisme aux situations vécues qu’aucun acteur n’avait pu jusque-là apporter en jouant lui-même une bonne partie des scènes d’action. Vous la voyez la poursuite et le combat sur une grue de travaux de plus de quarante mètres de haut ? Ça fout les foies rien que de l’imaginer, hein ? Et on se dit, c’est un truc de cascadeur professionnel. Et bien malgré sa peur du vide, Daniel Craig va y aller, là-haut, et permettre ainsi des gros plans réels dont aucun réalisateur de film d’action ne pourrait rêver. Dans une bagarre, il va même perdre une dent. Mais pas question de quitter le tournage, le dentiste se déplace pour réparer les dégâts et on reprend. Voilà qui explique le réalisme de l’engagement dans toutes ces terribles scènes qui nous ont scotchés. On les sent, les coups, et pour cause.

Et bien sûr, comment ne pas évoquer la terrible scène de torture avec Mads Mikkelsen. Il y va tellement fort que la plaque protectrice sous le siège sur lequel Craig est attaché, va rompre sous le choc. Il ne sera heureusement pas blessé, imaginez le truc, mais la scène est tellement violente et réaliste que la production et le réalisateur vont un moment songer la couper au montage. Non vraiment, Daniel Craig fait tout ce qu’on lui demande et même au-delà pour être au plus près de la réalité de ce que le film raconte. Et c’est sans doute cela que vous avez ressenti dans votre fauteuil, et qui fait qu’aucun James Bond ne vous avait jamais autant touché. Et je ne parle pas de la scène où l’acteur hyper basé sort de l’eau en arrivant sur la plage aux Bahamas, vêtu d’un maillot de bain. Elle était moins physique, quoique, mais elle est restée gravée dans beaucoup de mémoires.

Et à force d’y aller, jour après jour, comme un coureur de marathon, Daniel Craig finit par créer sa propre chance, au point de faire avaler les insultes blessantes de ceux qui n’y croyaient pas au vu de sa filmographie et de la couleur de ses cheveux. Un véritable coup de tonnerre qui ressuscite un James Bond ramené à ses débuts, et au-delà. Au point qu’on se demande aujourd’hui, qui pour faire mieux ?
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La résurrection de James Bond (Episode 4)
A-t-on déjà vu ça ? Un James Bond dont l’action débute quelques minutes après la fin du précédent. Jamais. Avec Quantum of Solace, en 2008, Il y a véritablement une rupture dans la franchise et bien sûr, une adéquation avec l’air du temps qui inscrit de plus en plus le langage cinématographique dans le cadre des séries. Oui, Daniel Craig incarne le premier James Bond à évoluer dans une histoire qui se prolonge, de film en film. Un reboot, quand on reprend son histoire à ses débuts, premier roman de son créateur Ian Fleming, mais on la prolonge, tout en racontant le passé de l’agent 007 mais aussi sa fin. C’est culotté, il fallait y penser, oser surtout, et ça marche.

On n’a jamais vu une incarnation plus brute, c’est-à-dire proche de l’homme qu’il faut être pour assumer une telle tâche. Et donc, en même temps, plus humaine. La vie de James Bond ne se résume pas aux 90 minutes sur papier d’un scénario hollywoodien, avec ses pirouettes, raccourcis et bons mots. Quand James Bond se bat, ça fait mal, il se blesse, il souffre dans sa chair. Et quand il perd quelqu’un, il balise jusqu’à tout foutre en l’air. Car si on vit dans une époque désormais lointaine du James Bond misogyne et brutal avec les femmes, il ne faut pas oublier l’ADN du personnage qui déteste les réceptions guindées, les vernissages et cocktails où on se pointe en smoking pour raconter des banalités à des gens qui ne sont là que pour se montrer. D’ailleurs son nom dit tout de lui, et quand il le dit, on a compris : c’est sec comme une détonation, c’est vrai, mais c’est surtout direct et franc !

Alors c’est vrai qu’il habite Chelsea, qui n’est pas le plus déshérité des quartiers de Londres. Mais c’est un rez-de-chaussée qui donne sur un square où il vit comme un vieux garçon. Une pièce de séjour avec une bibliothèque remplie de livres, une chambre au papier peint blanc et or mais sous l’oreiller, un pistolet toujours chargé. La salle de bains est le théâtre de ses douches froides suivies de douche bouillante et bien sûr de ses pompes, tractions et abdominaux matinaux, ainsi que d’autres exercices de musculation. Bien sûr que son corps est usé avant l’heure, il lui en a trop demandé au cours de ses missions et entraînements, le médecin du MI6 lui a déjà fait savoir et l’a communiqué à la hiérarchie. Plus d’une fois. Et bien tout ça se lit dans l’attitude de Daniel Craig à l’écran. Dans le regard de cet Anglais pas comme les autres, mais Anglais quand même, qui débute sa journée avec des œufs brouillés et du bacon américain.

C’est donc plus une véritable humanisation qu’une résurrection qui nous a été offerte par Daniel Craig pour le personnage de James Bond il y a maintenant vingt ans. Tellement incarné que même en vacances, au soleil, entre deux tournages, ce n’est pas l’acteur que montraient les photos des paparazzis mais James Bond lui-même, toujours en alerte, toujours prêt, car pour se planquer de tous ceux qui lui en veulent, le monde ne suffit pas. Pas étonnant qu’il ait voulu y mettre car jamais dans l’histoire du cinéma, un comédien n’a été rattrapé par un personnage, tant il est devenu crédible.
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La résurrection de James Bond (Episode 3)
Mai 2006, le plus grand bateau à voiles qu’on y ait vu depuis 300 ans entre dans le grand Canal de Venise devant des caméras de cinéma, avec à son bord, James Bond. Le nouveau James Bond, je devrais dire, tellement nouveau que personne ne l’a encore vu à l’écran. Il se nomme Daniel Craig et doit à ce moment avoir un moral aussi inoxydable que celui qu’il incarne pour la première fois.

Depuis quelques mois, en effet, on assiste à un bashing monumental sur internet, un site a même été créé pour tous ceux qui trouvent que, non, Daniel Craig, N’est PAS James Bond. Il ne l’est tellement pas que ces fans de la série proclament qu’ils boycotteront le film. Ils n’iront pas le voir ! Que lui reprochent-ils ? Déjà, il est trop petit : 1m78. C’est dix centimètres de moins que Sean Connery, qui reste le comédien emblématique de la franchise, celui qui l’a lancé, incarné en premier. Et s’il portait, déjà à l’époque, une prothèse capillaire, en clair, une moumoute, c’est parce que James Bond a une toison dense et sombre.

Mais Daniel Craig ne veut rien entendre, il ne se fera pas teindre les cheveux pour incarner James Bond. Il a juste prévu de se les faire couper court pour avoir l’air plus brutal, plus brut de décoffrage. Car si, l’acteur a, au départ, décliné l’offre pourtant faramineuse qui lui a été faite, c’est justement parce qu’il trouve que ces films obéissent tous à la même formule. Mais quelques mois plus tard, lorsque la production lui fournit le scénario, il change d’avis car il est justement question de rompre avec la routine et surtout l’image d’un James Bond, personnage de film de divertissement. Et c’est ce que Daniel Craig pense. James Bond, même s’il est dans le bon camp, au service de sa majesté, c’est un tueur. Et un tueur quand il rentre dans une pièce, observe aussi bien les gens que les portes de sortie, ça doit se lire dans son regard, créer un charisme particulier. Et ça change tout au rôle, à l’attitude du personnage auquel il faut alors donner de la profondeur en lui créant une histoire, celle qui l’a amené à devenir l’homme sombre, tourmenté, mais décidé, qu’il est devenu.

Et ce James Bond, là, né sous les traits de l'emblématique Sean Connery, on ne l’a encore jamais vu à l’écran. Car ce regard, cette attitude, Daniel Craig les connaît bien, il est né à Chester, dans le grand bassin ouvrier, le moteur de l’Empire britannique industriel, avec un père, gérant de pub. Les hommes rudes, les types qui cognent pour un oui ou un non gavé de pintes et de whisky, il connaît. Puis il a grandi à Liverpool, après le divorce de ses parents, un autre lieu où on vit à la dure dans des rues sombres fréquentées par des mecs relous qui ont vu les quatre coins de la Terre à fond de cale. Ses mauvais résultats à l’école ont conduit sa mère à l’inscrire dans une institution de charité, une école de théâtre réservée aux enfants de la classe ouvrière en décrochage scolaire. Alors, on ne s’étonnera pas de lire dans ce regard toute une histoire réellement vécue que le comédien a appris a exprimé dès son plus jeune âge et qui fait de lui, le plus crédible des agents double zéro, celui qui va battre le record d’entrées de la série.

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La Story Nostalgie
La résurrection de James Bond (Episode 2)
Vous connaissez Michael Wilson et Barbara Broccoli ? Ce sont les producteurs de la série James Bond que leur beau-père et père, Albert Broccoli, a eu la bonne idée d’acheter à son créateur, Ian Fleming, dans les années 60. Et ben, ils sont pas sympas. C’est vrai, Pierce Brosnan, qui a succédé rapidement à Timothy Dalton dans le rôle de l’agent 007 au milieu des années 90, a plu au public dès sa première interprétation. Goldeneye, Demain ne meurt jamais, Le monde ne suffit pas, film après film, on continue à récolter plusieurs fois l’énorme mise de départ des coûts de production et de promotion. Tout va bien.

Et pourtant, en 2003, un an après la sortie du quatrième film, Meurs un autre jour, alors qu’il est en train de tourner un autre film aux Bahamas, il reçoit un appel de son agent comme quoi les négociations pour le prochain Bond, prévu dans quelques mois, ont échoué. Au téléphone, il demande aux producteurs s’ils ont renoncé à leur projet de faire Casino Royale, quel n’est pas son étonnement d’entendre : “si, mais plus avec toi. Tu es trop âgé pour le rôle, on te remercie.” Clac !

C’est vrai qu’il y a de cela mais surtout, la franchise ronronne. Il faut la relancer avant qu’il ne soit trop tard, le cinéma a bien changé ces dernières années, il faut du sang neuf.

Le croirez-vous ? Deux cents acteurs vont être considérés et approchés. Michael Fassbender, Rupert Friend, Sam Heughan, oui le bel Ecossais de Outlander, Henry Cavill qui va devenir Superman, Man of Steel et The Witcher, ou encore Ewan McGregor qui aura droit à plusieurs rencontres. Mais n’allez pas croire que tout le monde se met à genoux devant le Graal du Box Office. Il y a des Christian Bale, Hugh Jackman, Clive Owen et Ralph Fiennes qui disent non. Chacun a ses raisons. Par exemple, Owen ne se voit pas dans le rôle et Fiennes ne veut plus d’une franchise, il va déjà être Voldemort dans Harry Potter. Et oui, je sais, il va finalement rejoindre James Bond dans le rôle de “M”, à partir de Skyfall. Alors qui pour interpréter un James Bond de 29 ans, en début de carrière ? Le reboot idéal sur le papier ! En fait, dit alors la directrice de casting, le problème est que les acteurs dans la vingtaine n’ont pas le charisme et la stature pour incarner l’image d’homme mûr que nous avons de James Bond.

Et que diriez-vous alors de Daniel Craig ?

Il a quel âge ?

35 ans.

Ah il a la cote en Grande-Bretagne, c’est un acteur de théâtre célèbre qui a connu récemment un succès auprès du grand public avec une série et surtout, c’est une figure du cinéma britannique indépendant. Il a d’ailleurs bien regretté d’avoir accepté deux ans auparavant de jouer dans Tomb Raider aux côtés d’Angelina Jolie en Lara Croft. Et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle, contacté, Daniel Craig va dire non au rôle de James Bond. Mais que ça reste entre nous, hein ?
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1 month ago
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La Story Nostalgie
La résurrection de James Bond (Episode 1)
C’est un 14 octobre 2005 que nous avons appris qu’un nouvel acteur incarnerait désormais James Bond dans la franchise entrée dans sa cinquième décennie de succès. Des succès divers et bien sûr, des incarnations variées.

Le petit nouveau dénommé Daniel Craig sera le sixième acteur officiel entre guillemets, et franchement, sur le coup, on n’aurait pas misé un penny sur l’énorme phénomène qu’il allait devenir. Car oui, vous le savez, les temps avaient vraiment changé en ce début de XXI° siècle. Des temps qui ne convenaient plus très bien au matricule 007, à cet univers des prestigieux services secrets britanniques. La grande puissance de l’empire était désormais loin, plus encore que le Swinging London ; le bloc des méchants de l’est également (on ne doutait de rien) ; et que dire de Spectre, l’internationale du crime, rejoint par la réalité des cartels latino-américains. Et pourtant, le reboot moderne et le charisme de Daniel Craig vont accomplir le miracle de ressusciter le personnage. L’interminable attente pour connaître son successeur après son départ volontaire en sera la preuve. C’est vrai que pour le même prix, en 2005, ç'aurait très bien pu être le contraire : mauvais résultats au box office, désaffection du public par manque d’intérêt et méchante concurrence d’un tas d’autres franchises spectaculaires. Alors, que s’est-il passé ?

Au début du siècle, on avait fini par faire le tour des romans et nouvelles écrits par Ian Fleming, disparu en 1964 à l’âge de 56 ans. Mais la saga continuait à faire recette, gentiment, on dira. Ca rapportait toujours plusieurs fois la mise de départ malgré une relance avec l’acteur Timothy Dalton remplacé rapidement par Pierce Brosnan. Alors au lieu de tourner un nouveau avec ce dernier, les producteurs prennent le risque de lever l’option avec Brosnan pour choisir un nouveau comédien. La raison ? Revenir aux débuts, Casino Royale, le seul roman qu’ils n’avaient pas encore adapté car le seul sur lequel ils n’avaient pas achetés les droits à l’époque. Et donc, il faut un Bond plus jeune. La vérité est surtout que le projet remonte au milieu des années 90 où, après Pulp Fiction, Quentin Tarantino leur avait proposé d’adapter Casino Royale, avec Pierce Brosnan. Ils avaient dit non, car ils venaient de lancer la production de Goldeneye, qui fut par ailleurs un gros succès. Tarantino était revenu deux fois à la charge, et la seconde, en 2003, avait été la bonne. Mais ce serait sans lui. Sans doute parce que Tarantino est trop … trop ! Si vous voyez ce que je veux dire.

Alors qui pour remplacer l’Irlandais Pierce Brosnan ? Il a la cote avec le public et il a balancé son éviction à la presse alors que le successeur n’était pas encore choisi. Ça la fout mal. Mais bon, il y a eu pire : la longue mésentente et le départ de Sean Connery, une histoire qui a duré une paire d’années. Alors d’où sort ce Daniel Craig, bien anglais, celui-là, comme le héros des romans. Mais différent, très différent de ses prédécesseurs, un gars qui va sortir la licence de tuer de la légèreté de traitement de l’industrie hollywoodienne.
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1 month ago
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La Story Nostalgie
Depuis plus de 20 ans, Brice Depasse vous emmène dans les coulisses des légendes du rock, de la pop, et des années 70 et 80 dans. Ce podcast incontournable vous fait voyager à travers les époques, en vous dévoilant les anecdotes les plus croustillantes et les histoires fascinantes des plus grands artistes de notre temps.

Avec "La Story Nostalgie", plongez dans l'univers des icônes comme les Beatles, les Rolling Stones, Johnny Hallyday, Madonna, Queen, ou encore Michael Jackson. Brice Depasse vous raconte les récits inédits derrière les albums mythiques, les concerts légendaires comme Live Aid, et les moments de gloire des groupes qui ont marqué l’histoire de la musique. Découvrez comment Freddie Mercury a captivé le monde entier, comment ABBA a conquis les charts, ou encore les secrets de studio qui ont façonné des tubes intemporels.

Chaque épisode est une plongée passionnante dans le making-of des carrières de ces artistes exceptionnels, avec des histoires qui vous feront revivre les vibrations du rock des seventies, l'effervescence des eighties, et bien plus encore. Brice Depasse vous fait redécouvrir des albums cultes, des sessions d’enregistrement mémorables, et les concerts qui ont marqué toute une génération. Que vous soyez fan des ballades de Jean-Jacques Goldman, des envolées vocales de Céline Dion, ou des shows spectaculaires de Robbie Williams, "La Story Nostalgie" est votre passeport pour un voyage musical inoubliable.

Laissez-vous emporter par les récits fascinants sur des artistes comme Daniel Balavoine, Serge Gainsbourg, France Gall, Michel Sardou, et Blondie, tout en explorant les liens entre musique et cinéma, des bandes originales aux collaborations légendaires. Ce podcast vous fait revivre l’esprit de Woodstock, les folles tournées, et les sessions d'enregistrement qui ont donné naissance à des albums de légende.

Que vous soyez un nostalgique des seventies ou un amoureux des eighties, "La Story Nostalgie" est le rendez-vous incontournable pour tous les passionnés de musique. Branchez vos écouteurs et laissez Brice Depasse vous raconter ses histoires inédites.