En tout premier lieu, il y a l'inspir. L'amont ou ne serait-ce pas plutôt l'amant de l'expir, tant les deux sont mêlés, indissociables. L'un vient à s'éteindre que l'autre disparait aussitôt. Une seule syllabe les sépare, ex ...in. In ex. Inspir, expir. Inspir, expir. As-tu jamais songé combien ta vie entière tient dans ces deux mots, ces 3 syllabes, ces 7 lettres ? combien tout est dit lorsque ces deux mots ou 3 syllabes ou 7 lettres se répondent en miroir ? combien de fois tu as choisi de poursuivre ce chemin des expirs et des inspirs - à chaque inspir, tu renouvelles ton choix de vie. Te rends-tu compte de l'infini de ton choix de vie, de la beauté du geste ? A chaque expir, tu pourrais expirer sur ce temps-là de ta respiration, mettre un point final à ton existence, planter là ton corps et te tirer tu ne sais trop où. Au lieu de cela tu choisis l'inspir, illico, sans coup férir, mieux vaut te hâter, pas trop traîner dans l'entre expir-inspir. Ouf te voici à nouveau ré-installé dans l'inspir. Tu es sauf, pour cette fois. Toutefois, prends garde, la plateforme commune à l'expir et l'inspir est le pire. Le pire, ou pyre anglais, devient bûcher. Bûcher funéraire ? Nous sommes en balance toujours entre le pire et le meilleur, entre l'expir et l'inspir, entre l'embrasement mortifère et l'expansion. Nous sommes la somme totale des possibilités nées de nos choix, seconde après seconde. La vie est miraculeuse. A chaque instant. A chacun de nos instants.