Rencontre avec Pierre Cornu, auteur des Leçons hérétiques sur l'histoire du temps présent à la librairie L’œil cacodylate à Lyon le 14 Novembre 2025, animée par Valérie Disdier (Cité anthropocène).
Une coédition Cité anthropocène et Éditions deux-cent-cinq.
Ce livre est une exploration critique et méthodique des possibilités de se ressaisir du devenir historique dans un monde anthropocène qui a tendance à produire soit un effet de sidération impuissante, soit des formes d’activisme désarticulées. Convoquée de toutes parts, l’histoire elle-même ne sait plus si elle doit se transformer en vision politique, en écologie des transitions ou en sagesse désespérée pour tenter de s’adapter à une époque hantée par la possibilité d’une “fin de partie” pour l’humanité.
Inspiré des Essais hérétiques sur la philosophie de l’histoire du philosophe tchèque Jan Patočka, ce livre vise d’abord à éclairer les enjeux d’une adaptation de la méthode historique à un temps présent caractérisé par le désajustement des temporalités des sociétés, des systèmes techniques et de la biosphère.
Quelles archives, quels récits, quelles modalités de mise en débat pour une épistémologie historique de l’Anthropocène? Nourri de travaux d’histoire environnementale, des sciences et des techniques et d’une approche interdisciplinaire de la crise des temporalités, cet essai explore ensuite les thèmes majeurs de l’Anthropocène: le rôle ambivalent des technosciences et de l’innovation; la remise en cause de l’entre-prise de rationalisation du monde héritée des Lumières; la redistribution des rôles entre humains, non-humains et objets hybrides de toutes sortes, en révolte plus ou moins ouverte contre la “civilisation technique”; les enjeux du réencastrement de l’activité économique touchant aux ressources naturelles dans un ordre socio-écosystémique habitable et souhaitable. Mettre en histoire l’Anthropocène, ce n’est pas le clore mais, au contraire, s’efforcer de le déverrouiller.
Pierre Cornu est professeur des universités en détachement à Inrae. Ses travaux croisent histoire des sciences et des techniques, mondes agricoles, enjeux environnementaux et action publique dans une perspective interdisciplinaire. Depuis quelques années, il a fait évoluer ses travaux vers une réflexion critique sur la crise des temporalités dans l’Anthropocène. Il a notamment publié La systémique agraire à l’Inra. Histoire d’une dissidence (Quae, 2021) et, conjointement avec Claire Weill, Les sciences de la durabilité. La recherche face aux défis du temps présent (PUBP, 2025). Il a également coécrit le tome II de l’Histoire environnementale de la France intitulé Les natures de la République 1870-1940 (La Découverte, 2025).
D'autres ressources à découvrir sur le site de Cité anthropocène.
A l’origine d’une largeur de presque deux kilomètres au Sud de Lyon, le fleuve a été canalisé afin de le domestiquer, au détriment des zones humides riches en biodiversité, qui s’en retrouvent asséchées. Les rejets des activités pétrochimiques participent également à polluer les sédiments, et plus généralement toute la vie du fleuve.
Ainsi, si les acteurs industriels souhaitent verdir leurs activités, comment repenser le rôle d’écosystème vital du fleuve? Comment reconsidérer la place du Rhône dans une région qui multiplie les impacts à son encontre?
Le mardi 23 septembre 2025, Radio Anthropocène était présente à la Bibliothèque municipale de Lyon Part-Dieu pour une émission, en direct et en public, autour des enjeux de la Vallée de la Chimie.
Au cours d’une table-ronde d’une heure, nos trois invités (Isabelle Michallet, professeure à l’Université de Rennes, spécialiste du droit de l’environnement; Damien Dumollard, directeur du Syndicat Mixte du Rhône, des Îles et des Lônes (SMIRIL); Quentin Brunelle, directeur de l’association Des Espèces Parmi’Lyon) ont répondu aux questions de Florian Fomperie concernant les écosystèmes au sein d’un fleuve aujourd’hui largement transformé pour subvenir aux besoins industriels.
“La réglementation fait que tant qu’une substance n’est pas identifiée comme étant polluante, il n’y a aucune raison de la surveiller” (Isabelle Michallet)
“On voit revenir la loutre sur nos cours d’eau, mais aussi des libellules qui sont des indicateurs de la qualité des milieux aquatiques, comme le gomphe à pattes jaunes” (Damien Dumollard)
“La restauration de la nature est désormais juridiquement organisée, notamment par un règlement européen adopté l’année dernière sur la restauration de la nature, applicable désormais avec un certain nombre d’obligations” (Isabelle Michallet)
Conversation entre Bernard Lahire et Benjamin Allegrini, à l’occasion de la soirée de lancement de l’école de la résilience, le 8 juillet 2025 à l’Hôtel de Ville
À l’occasion du lancement à Lyon de la première programmation de l’école de la résilience – une communauté d’acteurs pluriels réunis autour des enjeux de transition et d’adaptation -, Cité anthropocène invite le naturaliste Benjamin Allegrini et le sociologue Bernard Lahire. Durant cet échange, il sera question de ce que la science révèle, des traces invisibles, du social humain dans le continuum du vivant, des récits que nous construisons autour du réel. Et tout autant de manières renouvelées de “faire école” au travers de L’école des vivants cofondée par Benjamin Allegrini et Alain Damasio et d’un Institut de Science sociale du vivant que Bernard Lahire appelle de ses vœux.
Benjamin Allegrini est naturaliste, il a exploré la faune et la flore de France avant de mener des recherches en Afrique et en Asie. Aujourd’hui, il dirige un écosystème de sociétés spécialisées en écologie, dont un laboratoire pionnier de l’ADN environnemental. Cofondateur de L’école des vivants, il signe avec L’ADN fantôme. Quand l’invisible laisse des traces (Les liens qui libèrent, 2025) son premier ouvrage, mêlant récit scientifique, anecdotes de terrain et réflexion sur notre lien au vivant. Au cœur du livre, Immeuble Zéro, une Volte-Face d’Alain Damasio, transpose en fiction les tensions soulevées par l’essai : un thriller intime qui questionne notre identité face à une Évolution que la science révèle autant qu’elle reconfigure.
Bernard Lahire est sociologue, directeur de recherche CNRS, après avoir été professeur de sociologie à l’École normale supérieure de Lyon. Après avoir opéré un raccordement décisif entre sciences sociales et sciences de la vie en montrant que le social humain s’inscrit dans le continuum du vivant et ne se comprend que par une série de comparaisons entre sociétés humaines, mais aussi et surtout entre espèces sociales, Vers une science sociale du vivant constitue un pas supplémentaire en direction d’une science sociale du vivant unifiée.
Selon une étude du CREDOC parue en 2023, 16% des personnes en France sont dans une situation de précarité alimentaire, un chiffre en augmentation depuis plusieurs années. Cette situation correspond à l'impossible accès pour les individus à une alimentation en quantité suffisante, de qualité, et choisie, faisant de la justice alimentaire un enjeu tant sanitaire que démocratique, touchant à un besoin vital mais aussi à la dignité des personnes. Face à ce constat, des initiatives territoriales émergent et permettent de repenser les rapports à l'alimentation dans leur dimension politique et collective.
Pour en discuter aujourd'hui à l'occasion des Journées Métropolitaines de l'économie sociale et solidaire, Jindra Kratochvil reçoit Mathilde Ferrand, chercheuse, qui a notamment étudié l'accessibilité alimentaire en milieu rural, et Marie-Amandine Vermillon, co-fondatrice de l'association Bellebouffe.
"L'alimentation n'est pas qu'une affaire individuelle, c'est une question éminemment politique. Il faut repenser nos solidarités alimentaires, pour un accès à une alimentation de qualité, choisie, et dont les producteurs soient rémunérés de façon juste." Marie-Amandine VermillonComment habiter ? Locatif privé, logement social, gestion coopérative non lucrative : quelles alternatives à la crise du logement à Lyon ?
Une conversation entre Yannick Lecompte (Coopriétaires) et Anne-Sophie Thomas (Gestia solidaire), animée par Valérie Disdier et Lou Herrmann. Cette émission a été réalisée dans le cadre des Journées métropolitaines de l'économie sociale et solidaire, en partenariat avec la Métropole de Lyon et ESS France.
"À Lyon plus d'un logement sur deux appartient à un multi-propriétaire de plus de cinq logements." Yannick LecompteAlors que l’extrême droite, menée par une série de milliardaire, Bolloré, Sterin, Krestinski, mais également par tout un archipel de médias conservateurs s’implante et tend à coloniser l’espace médiatique français. Quelles sont les modalités de financements d’une presse indépendante ?
Une conversation entre Pierre Lemerle (Rue89Lyon) et Robin Saxod (CoopMedias), animée par Florian Fompérie.
"Notre volonté avec Coopmédias, c'est de faire du citoyen un acteur du paysage médiatique." Robin SaxodEntre les tensions géopolitiques, des finances nationales dans le rouge, un contexte politique et social intérieur instable prenant un virage droitier, et des collectivités territoriales sommées de se serrer la ceinture, les acteur·ice·s de l’économie sociale et solidaire se retrouvent pris·e·s en étau. Comment survivre à cette multicrise et quelles perspectives pour le secteur ?
Pour répondre à ces questions, trois invité·e·s : Josepha Poret, directrice générale de Ronalpia, Nicolas Planchon, coprésident de la Cress (Chambre régional de l’Économie sociale et solidaire) et Émeline Baume, 1ère vice-présidente de la Métropole de Lyon à l'économie, au commerce, au numérique et à la commande publique.
"L'ESS s'en sort dans la mesure où elle a l'obligation de s'en sortir car elle répond à des besoins sociaux. Dès lors que ces besoins sociaux ne disparaissent pas l'ESS ne disparaît pas, quel que que soit le contexte extérieur." Nicolas Planchon"On a fait une étude au sein de notre communauté de Ronalpia, et 76% des structures répondantes sont déjà impactées par la crise budgétaire et 87% voit déjà des conséquences, notamment dans leur fonctionnement interne." Josepha Poret
"À chaque génération, de nouvelles envies d'agir et de nouvelles idées sont prototypées. Il faut créer les conditions de leur accompagnement, de leur déploiement, de leur croissance." Emeline Baume
"L'essentiel des solutions aux problématiques de notre temps sont à inventer, elles sont en émergence." Nicolas Planchon
Partons de l’idée que le cinéma est une immense bibliothèque dans laquelle se trouve comme hébergée, encodée, une partie non négligeable des savoirs de l’humanité. Ainsi, il est tout à fait possible, grâce au cinéma, d’apprendre à survivre dans une forêt particulièrement hostile, d’apprendre à s’évader d’une prison, d’apprendre à devenir riche et célèbre, à piloter un avion, à conquérir l’homme ou la femme de sa vie, à défendre une ville contre les zombies, à voyager dans le futur ou dans le passé, etc., etc., – mais surtout, évidemment, on peut également y apprendre à sauver le monde.
On pourrait émettre l’hypothèse que si nous aimons à ce point le cinéma, c’est parce qu’il nous offre des repères pour vivre dans un monde incertain, compliqué, plein de confusion. Il nous permet de nous orienter grâce à un répertoire extrêmement vaste de situations de vie et de modèle de caractères, de comportements et de problèmes à résoudre.
Avec nos invité‧e‧s, nous allons nous pencher sur cette capacité du cinéma à nous proposer des récits et des solutions, en parcourant quelques grandes œuvres aussi incontournables que singulières de l’histoire du cinéma, et en croisant nos regards de spectateurs, de curieux et d’humains plus ou moins désorientés de la première moitié du XXIe siècle.
Une conversation animée par Jindra Kratochvil, avec Alban Jamin (enseignant en littérature et cinéma), Lili-Violette Pellier et Omar Rouabah (étudiant‧e‧s en cinéma), en direct depuis le cinéma Comoedia dans le cadre du festival À l'école de l'Anthropocène.
Une discussion animée par Florian Fompérie avec les auteurs et Youtubers Clothilde Chamussy et Lucas Pacotte, ainsi que le chargé de médiation du service Archéologique de la Ville de Lyon, Jillian Akharraz, afin de comprendre comment l’archéologie et l’histoire ancienne nous permettent de mieux cerner les enjeux actuels et la façon d’en parler au plus grand nombre.
La limite cosmologique à laquelle la crise planétaire nous confronte conduit inéluctablement à une question épineuse mais essentielle : pouvons-nous encore imaginer d’autres mondes ? Et si c’est le cas, qui ou quoi occupe la place de ce « nous » pour lequel le monde est monde ? Telles sont les réflexions ouvertes par la philosophe Déborah Danowski et l’anthropologue Eduardo Viveiros de Castro dans leur ouvrage Y a-t-il un monde à venir ? Essai sur les peurs et les fins (Há mundo por vir ? Ensaio sobre os medos e os fins (2014)), dans lequel ils cherchent à diagnostiquer la prolifération de l’imaginaire de la « fin du monde ». Des mythologies, présentes aussi bien dans la culture mondialisée que dans la pensée académique, qui tentent de résoudre cette « séparation » entre « nous » et le monde.
La récente exposition du Centre de Culture Contemporaine de Barcelone, Amazònias. Le futur ancestral, devient ainsi une occasion exceptionnelle de dialoguer avec ces auteur·trice·s autour d’un lieu qui, loin d’être une « forêt vierge » à exploiter ou un « poumon planétaire » à sauver, constitue un conglomérat cosmopolitique qui n’a jamais cessé d’imaginer et de réimaginer ses mondes après plusieurs fins.
Conversation avec Danowski Déborah et Eduardo Viveiros de Castro animée par Jorge Sosa.
Comment alimenter la ville en énergie ? Avec Blandine Melay, responsable du service Transition énergétique (Direction Environnement, écologie et énergie, Métropole de Lyon) et Virginie Chaput, doctorante en Sciences de l’information et de la communication (Université Jean Moulin Lyon 3).
Cette émission, 2ème édition d'un partenariat entre le département ASTRE et Radio Anthropocène, a été réalisée dans le cadre des Journées du Master Gestion des Territoires et Développement Local de l'Université Jean Moulin Lyon 3 le 24 janvier 2025 à la MILC.
Quelles sont les pratiques de consommation alternatives et d’économie circulaire ? Qu'engagent-elles, notamment en termes d’échelle de territoire et de métabolisme ? Avec Samuel Hévin (Sumac, Alter Conso) et Cédric Fouilland (Université Jean-Moulin Lyon 3, professeur).
Cette émission, 2ème édition d'un partenariat entre le département ASTRE et Radio Anthropocène, a été réalisée dans le cadre des Journées du Master Gestion des Territoires et Développement Local de l'Université Jean Moulin Lyon 3 le 24 janvier 2025 à la MILC.
A l'occasion de la publication de l'ouvrage Clairvivre. Une ville de clarté, de travail et de gaité, une rencontre entre les co-auteurs Yveline Loiseur (photographe) et Jean-Philippe Pierron (philosophe), animée par Valérie Disdier (Cité Anthropocène).
Enregistré en public au sein de l'exposition Les formes de l’attention d'Yveline Loiseur à la Galerie Françoise Besson (Lyon), le 19 décembre 2024.
Ne faudrait-il pas repenser notre rapport au monde à partir de notre vulnérabilité commune ? Retrouver le sens de l'action à partir du geste du soin et de la réparation ? La photographie peut-elle relever d'un tel geste ?
"Initialement destinée à accueillir les soldats blessés du poumon pendant la Première Guerre Mondiale et leurs familles, la cité sanitaire de Clairvivre est devenue sanatorium et abrite aujourd’hui différentes structures d’aide, de formation et de vie en direction des personnes en situation de handicap. (...) Yveline Loiseur a été séduite par la beauté du site, la mémoire des lieux, ainsi que par l’attention portée au handicap; tout ce qui constitue sa démarche artistique s’y trouve réuni: la vie collective; la question du soin; l’architecture et la manière dont on l’habite; la possibilité d’une relation avec ces autres êtres vivants qui constituent ce qu’on appelle la nature, plantes, arbres, ciel et terre. " (présentation du livre sur le site des Éditions deux-cent-cinq)
Extraits de la rencontre :
« Les ombres portées des arbres sur les bâtiments sont une sorte de souvenir des radios des ramifications des poumons. » Yveline Loiseur
« C'est peut-être ça, ce qu'on appelle l'anthropocène, c'est croire qu'on peut coordonner à l'échelle planétaire une temporalité qui fonctionne tout le temps. Celle qui fait que pendant que je dors, je vais recevoir des mails ou qu'on va continuer de vendre et d'acheter en bourse. (...) Mais cette temporalité là, c'est une temporalité hors sol - paradoxalement, ou hors temps. C'est ce qu'on appelle le temps réel, du temps de la machine ou de la méga-machine, c'est un temps sans rythme. Et d'une certaine façon, le travail, d'Yveline Loiseur, c'est une espèce d'oasis, une structure flottante. On sait pas où c'est, enfin - on sait où c'est, mais on sait pas quand c'est. (...) Parce que précisément, la question du "quand c'est ?", c'est une temporalité qui ralentit, qui réinstalle des histoires de vie qui sont aussi des histoires blessées (...). » Jean-Philippe Pierron
« Le travail d'Yveline Loiseur, c'est de rappeler que la vulnérabilité, c'est quelque chose que nous avons en partage. On aimerait bien que les vulnérables, ce soient les autres. On ne veut pas l'être, on n'a pas du tout envie d'être vulnérables. Et en même temps, quand on l'oublie, on fabrique des horreurs. » Jean-Philippe Pierron
« Dans les usagés sociaux que nous en faisons, la vulnérabilité est une catégorie épistémologique qui sert à classer les personnes pour dire dans quel dispositif on va les mettre. (...) On fait ça pour les personnes âgées, on fait ça pour les enfants, on fait ça pour les personnes en sans emploi, on fait ça pour les personnes incarcérées... Enfin bref, la catégorie des vulnérables, c'est une catégorie qui consiste à dire "c'est quelqu'un qui n'arrive pas à se tenir dans le monde tel qu'on a fabriqué." Un monde dont on pense que pour se tenir, il faut se faire tout seul. Mais c'est une conception de l'autonomie exaltée. [Qui s'oppose à la] conception relationnelle d'autonomie qui consiste à dire "être un sujet, c'est être un sujet conscient de tous les liens qui font être. C'est ça être vulnérable, donc là vulnérabilité non pas comme un défaut, mais comme une ouverture au lien. » Jean-Philippe Pierron
« Je ne photographie jamais des personnes que je ne connais pas et qui ne me connaîtraient pas, donc [il y a] une réciprocité de relation, c'est beaucoup de de temps de discussion, de conversations, de partage. » Yveline Loiseur
« Je travaille en argentique sur pied avec des films et donc l'appareil photo est en face de la personne et on est, on est dans un dans, dans dans une égalité. C'est quelque chose auquel je suis extrêmement attachée. (...) August Sander disait partager avec ses modèles la fabrication de l'image, c'est à dire qu'on est dans une sorte d'autoportrait assisté. » Yveline Loiseur
Clairvivre. Une ville de clarté, de travail et de gaité
Collection “À partir de l’Anthropocène”
Coédition Éditions deux-cent-cinq et Cité Anthropocène
Auteurs.rice: Yveline Loiseur, photographe; Jean-Philippe Pierron, philosophe; Raphaëlle Saint-Pierre, historienne de l’architecture
Vous pouvez consulter la fiche détaillée et vous procurer l'ouvrage sur le site des Éditions deux-cent-cinq.
Conversation avec Olivier Hamant et Alexis Gante. Dans le cadre du Festi’VAD, Ville & Aménagement Durable s’associe à Radio Anthropocène pour produire une série de 3 podcasts afin de nourrir les thématiques, de faire le lien avec les formats innovants et les projets de chacune des collectivités.
Chaque épisode donne la parole à un‧e invité‧e inspirant‧e, aux collectivités lauréates et à un membre de l’équipe de VAD. Les trois épisodes sont publiés en amont de chacun des trois temps forts du Festi’VAD.
Retrouvez le 3ème épisode avec :
Cet épisode vient éclairer la construction démonstratrice qui s’intégrera dans le projet de requalification urbaine et environnementale du site de la friche industrielle de l’ancienne usine de textile ITDT à Tournon-sur-Rhône.
Conversation avec Thierry Boutonnier, Nora Segaud Labidi. Dans le cadre du Festi’VAD, Ville & Aménagement Durable s’associe à Radio Anthropocène pour produire une série de 3 podcasts afin de nourrir les thématiques, de faire le lien avec les formats innovants et les projets de chacune des collectivités.
Chaque épisode donne la parole à un‧e invité‧e inspirant‧e, aux collectivités lauréates et à un membre de l’équipe de VAD. Les trois épisodes sont publiés en amont de chacun des trois temps forts du Festi’VAD.
Retrouvez le 2ème épisode avec :
➜ Nora Segaud Labidi, maire ajointe aménagement durable et de l'habitat, Ville d'Annecy (74)
➜ Thierry Boutonnier, artiste (projets "Biodymaniser le parking", "la chaîne des chênes", "Prenez racines"...)
➜ Claire Vilasi, chargée de mission chez VAD et coordinatrice du Parlement du Vivant pour le Festi’VAD
Cet épisode vient éclairer le Parlement du Vivant du Quartier des 3 Fontaines qui aura lieu le 18 octobre à Annecy (programme et inscription). Un format original pour pour décaler le regard, mettre en récit un projet de territoire et créer le lieu d’un dialogue inter-espèces.
Les Mercredis de l'Anthropocène, une heure pour débattre des grands enjeux du changement global avec nos invités. Cette semaine Valérie Disdier reçoit Yasmine Bouagga, maire du 1er arrondissement de Lyon, Alain Vargas, Architecte (Tectoniques) et Kamel Righi, architecte (EPAU, Alger).
Yasmine Bouagga - "Lyon est une des villes en France qui est les plus concernées par le réchauffement climatique et l'intensification des vagues de forte chaleur".
Yasmine Bouagga - « On ne peut pas répondre au problème de la surchauffe par un déploiement non régulé de de la climatisation (…) Et donc il y a un vrai enjeu à trouver des techniques pour rafraîchir les bâtiments qui n'aggravent pas l'effet de de surchauffe (…) et qui ne créent pas une pollution thermique dans la ville »
Kamel Righi - « Ce qu'on appelle aujourd'hui la Casbah d'Alger au singulier recèle plusieurs réalités au pluriel »
Kamel Righi - « Les chercheurs disent que la ville de Lyon aura l’actuel climat d'Alger dans pas très longtemps »
Kamel Righi - « Très peu d'études s'intéressent aux bâtiments qui demeurent jusqu'à présent dans un relativement bon état. C'est justement ici où se situent tous les enseignements, les apprentissages qui pourraient nous servir pour mieux gérer cet avenir en surchauffe »
Alain Vargas - " Il existe des moyens pragmatiques et constructifs, les plus simples possibles, visant non pas dans un premier temps à faire baisser la température de l'air directement, mais à faire baisser le ressenti de ces températures, ce qui sont 2 choses différentes. Il peut faire 45° dehors, mais sous certains effets techniques, vous pouvez avoir une température ressentie moindre. Donc ce qu'on cherchera par ces moyens passifs c'est à améliorer le confort, la sensation de confort. Par exemples les brasseurs d'air qui sont des ventilateurs placés en plafond et qu'on a vu dans les architectures dites tropicales. Qui produisent un mouvement d'air tel que lorsque cet air circule le long du corps produit un phénomène d'évapotranspiration sur le corps, ce qui abaisse la température de surface de votre corps alors que l'air lui est toujours à 45°. L'histoire de l'architecture recèle d'un certain nombre de dispositifs de ce genre qui ont historiquement la vertu d'être relativement efficaces, mais qui conjoncturellement ne correspondent pas aux différentes réglementations en vigueur."
Conversation A° avec Isabelle Moulin (SILK ME BACK) et Alec Billon-blouin (STUDIO MAISONNEUVE) par Florian Fompérie.
Isabelle Moulin : "Les Chinois de l'antiquité ont gardé ce secret très jalousement. C'était très simple, si vous cherchiez à sortir par exemple des graines du pays, on vous coupait la tête, voilà ! On n'avait pas du tout le droit de se rapprocher des lieux de production. Il y avait un vrai mystère, une vraie légende qui entourait la soie."
Isabelle Moulin : "Pas de soie sans mûrier. Les feuilles de mûrier sont la seule nourriture des verres à soie. Ils sont très difficiles, vous pouvez leur donner de la salade, du Persil, tout ce que vous voulez, ils détournent la tête. Une fois qu'on a un mûrier et un verre ça se passe d'une façon simultanée en fait, au printemps. On va nourrir les œufs de ver à soie qui sont vraiment tout petits au départ, comme des têtes d'épingles, mais qui vont grossir très très vite. Si on imagine que l'on grossissait aussi vite, que les verres à soie, on ressemblerait à des dinosaures. Ce qui est très compliqué c'est que pendant plusieurs semaines il va falloir s'occuper des vers à soie nuit et jour, les nourrir, changer les abris sur lesquels on les dispose avec les feuilles de mûrier pour des questions d'hygiène. Il faut vraiment les bichonner, les dorloter. À tel point qu'on appelle ceux qui s'occupent des vers à soie des éducateurs."
Alec Billon : "On a un triangle Lyon, Saint Étienne, Roanne, qui historiquement était quand même très textillien. Et qui continue d'une certaine manière de l'être. On a des super super entreprises à Saint Étienne qui se sont développées sur le médical et sur la défense. C'est intéressant de voir comment on pense le textile aujourd'hui. On ne pense pas forcément à ces filières alors que c'est ce qui porte majoritairement notre industrie actuellement. La plupart des matières de luxe créatif viennent d'Italie."
Isabelle Moulin : "Google a mis en place un programme sur les textiles connectés et qu'il a appelé Jacquard, tout simplement pour rendre hommage aux métiers Jacquard. Leur communication dit, nous Google de la Silicon Valley, on existerait tout simplement pas sans Monsieur Jacquard."
Christophe Bellet, directeur technique de l'EID Julie Cardi, ingénieure de recherche à l'IMPGT - Chercheuse associée au LPED Marie Chassagne, cheffe de projet Gestion citoyenne à la Ville de Lyon Claire Valiente Moro, enseignante chercheuse à l’Université Lyon 1 et membre du laboratoire d’écologie microbienne .
Animation Valérie Disdier.
"Dans le cadre de cette espèce vectrice de maladies, il y a vraiment un rôle fondamental et obligatoire d'impliquer la population pour arriver ensemble à trouver des moyens d'enrayer sa prolifération. L'idée aujourd'hui n'est pas d'aller éradiquer l'espèce, c'est d'arriver à diminuer les densités de ses populations. D'une part pour qu'elles entraînent moins de nuisances, mais surtout pour diminuer le risque vectoriel de transmission des maladies. On a à cœur de compromettre le cycle de vie en milieu urbain de ces moustiques pour qu'il y en ait moins, et de faire ce travail collectivement en impliquant les scientifiques et les habitants mais aussi d'autres collectivités qui ont un rôle aussi à jouer dans cet objectif."
"La base pour lutter contre le moustique tigre c'est la gestion des gîtes larvaires, et c'est une espèce qui se prête très bien à cette lutte, étant donné que la plupart des gîtes qui vont être exploités par ce moustique sont d'origine humaine, donc on peut agir très facilement sur les gîtes qui permettent la reproduction des moustiques."
"On essaye de voir quels genres de gîtes larvaires on peut identifier. On fait la distinction entre 2 types de gîtes larvaires : des gîtes larvaires comportementaux sur lesquels on peut intervenir en adoptant de nouveaux gestes, et gîtes structurels, moins nombreux, mais plus invisibles. L'idée c'est aussi de travailler sur ces gîtes larvaires structurels en s'adressant aux professionnels de l'aménagement et de la construction."
"En ville, on le retrouve surtout dans ce qu'on appelle les bocages pavillonnaires, c'est à dire des quartiers résidentiels avec des maisons et des jardins. Et c'est dans ces espaces là qu'il va proliférer, car il trouvera justement ces gîtes larvaires à la fois comportementaux et structurels, ainsi que des repas de sang, les habitants et animaux, et des repas tout court sous forme de fleurs."
"Pour lutter contre le moustique tigre, il faut une lutte intégrée, mais avant tout la lutte mécanique, c'est à dire que chacun ait effectivement conscience de son environnement, de tout ce qui peut créer artificiellement ou naturellement des gîtes propices au développement des larves, savoir identifier tous ces gîtes potentiels. Et après, il faut faire l'effort de parler à son voisin, de communiquer sur les bons gestes, parce que finalement si on fait tout bien et que nos voisins malheureusement ne font pas ces bons gestes, on va subir les nuisances. Il s'agit vraiment d'une prise de conscience collective."
"Aujourd'hui, on tend vers le développement de méthodes respectueuses de l'environnement et qui soient aussi acceptables. Pour qu'une méthode marche, il faut qu'elle soit acceptée par les populations, donc qu'elle n'ait pas d'impact délétère sur les espèces non cibles, qu'elle soit efficace, durable dans le temps, donc qu'il n'y ait pas de résistance. Il faut aussi pouvoir alterner aussi les méthodes parce que le moustique tigre s'adapte très vite."
Rencontre/conversation entre Gilles Clément, Coloco, Florence Meyssonnier et Olivier Hamant au MAC Lyon, le 27 juin 2024, à l’occasion de l’exposition Devenir jardinier, la préséance du vivant, qui ouvre le 27 juin à l’Orangerie du Parc de la Tête d’Or.
Animation : Valérie Disdier
https://www.mac-lyon.com/en/node/1215
🎬 Dans le cadre du Festi'VAD, Ville & Aménagement Durable s'associe à Radio Anthropocène pour produire une série de 3 podcasts afin de nourrir les thématiques, de faire le lien avec les formats innovants et les projets de chacune des collectivités.
💬 Chaque épisode donnera la parole à un.e invité.e inspirant.e, aux collectivités lauréates et à un membre de l'équipe de VAD. Les trois épisodes seront publiés en amont de chacun des trois temps forts du Festi’VAD.
➡ Retrouvez aujourd'hui le premier épisode : 𝗨𝗻𝗲 𝗱𝗲́𝗺𝗼𝗰𝗿𝗮𝘁𝗶𝗲 𝗾𝘂𝗶 𝘀’𝗮𝗰𝘁𝗶𝘃𝗲 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝗮𝗴𝗶𝗿 𝘀𝘂𝗿 𝗹𝗲 𝗰𝗮𝗱𝗿𝗲 𝗱𝗲 𝘃𝗶𝗲 ? qui fait écho au récit prospectif à Morancé (69) avec :
➜ Fanny Lacroix, maire de Chatel en Trièves et vice-présidente AMRF,
➜ Claire Peigné, maire de Morancé et présidente de l’AMF du Rhône
➜ Naïma Brazi, chargée de mission chez VAD et coordinatrice du Récit Prospectif pour le Festi'VAD
Information & inscription pour le récit prospectif : https://www.ville-amenagement-durable.org/Recit-prospectif