Créée en 2019, la chaire Droit international des institutions renoue avec une longue tradition d'enseignement et de recherche en droit international au Collège de France. Elle lui insuffle une direction à la fois plus spécifique en mettant l'accent sur l'étude de la dimension institutionnelle du droit international et plus régionale puisqu'elle comprend l'étude du droit international des organisations européennes que sont l'Union européenne et le Conseil de l'Europe, mais aussi des organisations internationales d'autres régions du monde.
L'intitulé de la chaire convoque la dimension institutionnelle du droit et la place au cœur de son projet : ce dernier porte tant sur les institutions à l'origine du droit international (le droit international des institutions) que sur le droit international qui régit ces institutions (le droit international des institutions). En bref, le projet de la chaire est l'analyse critique et la réforme des institutions, au pluriel, du droit international. L'objectif est de saisir toutes les institutions qui adoptent et sont régies, en retour, par le droit international, à commencer par l'État et les organisations internationales, mais de manière à inclure aussi toutes sortes d'autres institutions, publiques et privées, de droit international que sont, notamment, les villes, les régions, les entreprises multinationales, les organisations non gouvernementales ou encore les syndicats. La diversité de ces institutions du droit international, mais aussi leur articulation autour d'un lien de représentation systémique des peuples de ce monde, et donc de continuité fiduciaire, sont au cœur de la question institutionnelle internationale que cette chaire pose et vise à élucider.
Les travaux d'enseignement et de recherche de la titulaire de la chaire, la Pr Samantha Besson, et de son équipe s'articulent autour de trois axes d'analyse et de réforme de l'ordre institutionnel international, tant universel que régional : la représentation, la réglementation et la responsabilité internationales. Aujourd'hui, de grands défis (notamment climatiques, sanitaires ou technologiques) se posent à l'humanité toute entière. Relever ces défis requiert, entre autres, la création ou, du moins, la réforme d'institutions internationales à même d'adopter un droit universel qui soit non seulement commun, mais aussi représentatif et légitime et à même de répondre de la violation de ce droit. C'est le projet de la chaire que d'accompagner ce travail d'innovation institutionnelle nécessaire en droit international et européen.
Présentation de la chaire
Des droits de l'homme à l'action humanitaire, des commissions vérité et réconciliation aux conventions internationales sur les réfugiés, de l'intégrité des gouvernants à la régulation de la finance, de la reconnaissance des relations de genre à la légitimation du statut de victime, du port du voile à la liberté d'avorter, des lois de bioéthique à la déontologie de la recherche, morale et politique n'ont cessé, au cours des dernières décennies, d'interroger les modalités de la vie en société et de redéfinir les frontières entre espace public et espace privé. La question sociale s'est ainsi doublée d'une question morale, et dans les deux cas, le politique s'est trouvé mis à l'épreuve. C'est à cette interface entre moral et politique que la chaire est consacrée.
Les sciences sociales ont historiquement eu, à l'égard de la question morale, une double posture. D'une part, tant les anthropologues, depuis Westermarck, que les sociologues, avec Durkheim, et même Weber, s'y sont très tôt intéressés. D'autre part, ils se sont méfiés de ce qui pouvait impliquer leurs propres jugements alors même que, comme l'écrivait Albert Hirschman, les sciences sociales se sont construites en s'en libérant. Dans la période récente, cependant, un regain d'intérêt pour la question morale s'est manifesté dans les sciences sociales.
Le titulaire de la chaire en a été l'un des acteurs en développant une anthropologie morale critique visant à prendre pour objet, d'une part, les affects et les valeurs que mobilisent les agents dans leurs pratiques, et d'autre part, les économies morales qui se constituent autour de ce que la société se donne comme problèmes. Cette double dimension est à l'œuvre dans de multiples domaines, de l'assistance aux pauvres à la réduction des inégalités, de la sanction des délits à l'accueil des exilés, et bien d'autres. L'enquête théorique développée dans le cadre de la chaire s'appuie sur un travail ethnographique associant entretiens, observation et participation. Elle implique un questionnement sur les formes d'engagement du chercheur.
Didier Fassin est titulaire de la chaire de sciences sociales à l'Institute for Advanced Study et de la direction d'études en anthropologie politique et morale à l'École des hautes études en sciences sociales. Médecin, sociologue et anthropologue, il est habilité à diriger des recherches en santé publique et en sciences sociales. Il est le cofondateur de l'Iris, Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (université Paris 13-EHESS-CNRS-Inserm), dont il a été le premier directeur. Visiting Professor à l'université de Princeton, il a été professeur invité dans de nombreuses universités dont celles de Hong Kong, Chengdu, Melbourne, Johannesburg, Buenos Aires, Cambridge et Bruxelles. Récipiendaire en 2016 de la médaille d'or de l'anthropologie à l'Académie royale des sciences de Suède, il a été en 2018 le premier chercheur en sciences sociales à recevoir la Nomis Distinguished Scientist Award. Au cours de l'année 2016, il a donné les Tanner Lectures à l'université de Californie, Berkeley, et les conférences Adorno à l'Université Goethe de Francfort. Ancien membre du conseil scientifique de l'Inserm et des comités d'éthique de l'Inra et de l'Institut Pasteur, il fait partie du conseil scientifique de la Ville de Paris. Ancien vice-président de Médecins sans frontières, il préside aujourd'hui le Comede, Comité pour la santé des exilés.
Je suis Jo, psychologue clinicienne et j'ai crée ce podcast afin de rendre accessible les différents reliefs de la psychologie. Il s'agit d'un travail de construction et de déconstruction pour apprendre et s'ouvrir autour des différents thèmes que logent la psychologie et la psychanalyse. J'aborde le métier du psychologue et de sa rencontre mais aussi ses outils, concepts, représentations, symptômes etc...
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